La production en usines a brusquement ralenti en fin d'année sur le double coup d'une chute des ventes et d'un déstockage. Le recul est assez important pour avoir quasi compromis toute croissance en décembre.

La valeur des ventes des manufacturiers a chuté de 3,1% durant le dernier mois de l'année. Il s'agit du repli le plus important depuis mai 2009, dernier mois de la récession.

Selon Statistique Canada, la faiblesse était généralisée : 16 industries sur 21 enregistrent des replis, bien qu'ils soient surtout concentré dans la production de véhicules et de pièces qui a chuté de plus de 15%. Cela a frappé l'Ontario au premier chef qui encaisse une chute de 4,6%.

Si on exclut l'industrie automobile, les ventes se replient quand même de 1,8%.

Exprimées en volumes, les ventes, les ventes des fabricants reculent de 3,8%, ce qui aura beaucoup pesé sur la variation du réelle du produit intérieur brut mesuré par industrie.

Le recul de la production automobile est attribuable à des congés de fin d'année plus longs que par les années précédentes, indique l'agence fédérale. En revanche, les ventes de véhicules neufs se sont fortement repliées en décembre, ce qui augure mal pour l'ensemble le chiffre d'affaires de l'ensemble des détaillants qui sera connu la semaine prochaine. Les prévisionnistes s'attendent à un repli, compte tenu aussi de l'étonnante poussée de novembre grâce à une kyrielle de promotions des marchands.

Le Québec s'en tire mieux avec un gain de 0,7% qui met fin à une sinistre succession de replis. Le Québec a sans doute pu profiter de hausses appréciables des ventes matériel de transport et de produits du bois autres que la pâte et le papier.

De décembre à décembre, les ventes des fabricants québécois ont cependant reculé de 4,1%, soit davantage que le repli de 3,9% observé d'un océan à l'autre.  «Le taux de croissance annuel est négatif depuis juillet 2012», signale Audrey Azoulay, directrice affaires publiques et relations gouvernementales chez les Manufacturiers et exportateurs du Québec.

Les prévisionnistes s'attendaient à un repli, compte tenu de l'étonnante poussée de 1,9% observée en novembre, mais pas de cette envergure. Plusieurs estiment toutefois que la situation devrait se redresser au cours de l'année. «La baisse des ventes en décembre dernier n'amorce pas nécessairement une tendance car le plongeon des ventes automobiles ne reflète pas la demande relativement forte de voiture neuves aux États-Unis, remarque ainsi Marc Pinsonneault, économiste principal à la Banque Nationale. La production manufacturière pourrait être stimulée par la reconstitution des stocks.»

La valeur des stocks a diminué de 1%, ce qui représente 660 millions de dollars de production. Elle avait aussi reculé de 0,8% en novembre.

Ce qui est peu plus déprimant dans les chiffres publiées hier, c'est le repli des nouvelles commandes de  4,4%, en partie compensé seulement par l'augmentation de 2,5% de la valeur des commandes en carnets. La valeur des nouvelles commandes avait bondi de 7,8% en novembre ce qui pourquoi celle des commandes en carnet est encore à la hausse.

«La différence est frappante entre les États-Unis où la production industrielle a augmenté de 0,2% alors que les volumes des ventes des manufacturiers canadiens ont reculé de 2,5%», note Jimmy jean, économiste principal chez Desjardins Marchés des capitaux.