L'éditeur Yellow Média, dont la récente restructuration a coûté très cher à ses actionnaires, ne voit toujours pas le jour où il retrouvera le chemin de la croissance.

Au quatrième trimestre, qui a pris fin le 31 décembre, l'entreprise montréalaise a vu son chiffre d'affaires reculer de 15,6 pour cent pour atteindre 264,5 millions $.

La baisse s'explique par la diminution des revenus tirés des médias imprimés, par l'élimination de plusieurs annuaires publiés par la défunte filiale Canpages ainsi que par la vente des sites LesPAC.com et Promo du jour. En excluant ces éléments, le chiffre d'affaires a reculé de 9,7 pour cent.

Grâce principalement à un gain de 994,9 millions $ découlant de l'élimination d'une bonne partie de la dette de l'entreprise dans le cadre de la restructuration, les profits nets du trimestre ont bondi à 823,5 millions $, contre 45,3 millions $ il y a un an. De plus, la rentabilité des activités poursuivies s'est améliorée, conséquence notamment des réductions de dépenses mises en place.

La restructuration, qui a fait passer la dette de Yellow Média de 2,1 milliards $ à 782 millions $, a également eu pour effet d'effacer la valeur de toutes les actions de l'entreprise, qui atteignait plusieurs milliards de dollars il y a quelques années. De nouvelles actions ont été mises en circulation en décembre.

«L'année 2012 a été très difficile, mais elle a aussi permis de faire progresser la transformation de Yellow Média», a déclaré mardi le grand patron de l'entreprise, Marc Tellier, au cours d'une téléconférence avec les analystes.

«Les revenus continuent de subir l'impact des défis associés à la migration de nos produits imprimés et numériques traditionnels vers nos nouveaux produits, particulièrement chez les grands annonceurs, qui réduisent leurs investissements publicitaires», a-t-il ajouté.

Le nombre total d'annonceurs continue de baisser, tout comme le taux de renouvellement des publicités.

«Il est encore trop tôt pour estimer quand (...) la croissance des revenus numériques va compenser le déclin des médias imprimés», a reconnu M. Tellier, en rappelant que les marges bénéficiaires sont moins élevées dans le numérique que dans l'imprimé.

La direction prévoit d'ailleurs que la marge du bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA), qui s'établit actuellement à 53,5 pour cent des revenus, chutera à 40 pour cent à moyen terme.

En réponse à un analyste, la chef de la direction financière de Yellow Média, Ginette Maillé, a assuré que l'entreprise avait «maximisé» les réductions de dépenses l'an dernier et que par conséquent, aucune compression majeure n'était prévue en 2013. Yellow a notamment apporté des modifications non précisées aux régimes de retraite de ses employés.

L'action de Yellow Média a gagné cinq pour cent mardi pour clôturer à 8,16 $, à la Bourse de Toronto.