La croissance économique des États-Unis s'est fortement accélérée au troisième trimestre, mais ses bases restent fragiles, selon la nouvelle estimation officielle du PIB américain de l'été publiée jeudi à Washington.

De juillet à septembre, la progression du produit intérieur brut du pays par rapport au trimestre précédent a atteint 3,1% en rythme annualisé, son niveau le plus fort depuis le début de l'année, a indiqué le département du Commerce.

Pour sa troisième estimation, dite finale, le ministère a revu en hausse de 0,4 point le taux de croissance estival qu'il avait publié fin novembre. La prévision médiane des analystes donnait au contraire une confirmation de ce chiffre (2,7%).

Au deuxième trimestre, la première économie mondiale avait crû officiellement de 1,3%.

Le ministère précise que sa nouvelle estimation de la croissance découle d'une révision à la hausse de la contribution du commerce extérieur et de la progression de la consommation des ménages et de la dépense publique.

En dépit de la nette amélioration du taux de croissance pendant l'été, les nouveaux chiffres du ministère montrent que les bases économiques du pays restent fragiles.

Si la progression de la demande intérieure s'est accélérée pour atteindre officiellement 1,9%, cette hausse reste inférieure de 0,3 point à l'amélioration relevée au premier trimestre, quand l'économie progressait à un rythme de 2,0%.

De plus, selon les chiffres du ministère, les seuls restockages des entreprises ont assuré 0,73 point de croissance du PIB pendant l'été, soit plus que le commerce extérieur (0,38 point) et que l'investissement privé (0,12 point), qui ne cesse de ralentir depuis un an, et dont la hausse se rapproche de zéro.

Moteur traditionnel de l'économie américaine, l'augmentation de la consommation des ménages (1,6%) n'a apporté que 1,12 point de croissance, à peine plus qu'au trimestre précédent, indiquent les données du gouvernement.

Le ministère indique enfin que la dépense publique a progressé pour la première fois après deux ans et demi de baisse ininterrompue, et que sa hausse de 3,9% a assuré 0,75 point de croissance au pays. Mais l'essentiel de cette amélioration résulte d'un bond des dépenses en matière de défense inédit depuis plus de trois ans et qui ne devrait pas se reproduire de sitôt vu les restrictions budgétaires qui attendent le Pentagone.

D'une manière générale, les économistes estiment que la croissance économique des États-Unis est en train de marquer nettement le pas.

Selon les derniers calculs des analystes de la banque Barclays, le PIB ne devrait croître que de 2,2% au quatrième trimestre. Leurs confrères de Macroeconomic Advisers sont bien plus pessimistes, qui tablent sur un taux de croissance de 1,0% seulement.