Cette semaine, nous serons happés par le tourbillon des courses du temps des Fêtes et des dossiers à fermer. Cette fébrilité nous aidera sans doute à ne pas trop nous soucier de données économiques qui devraient indiquer que l'expansion canadienne bat de l'aile depuis l'été.

Les esprits inquiets suivront quant à eux de près le dangereux bras de fer auquel se livrent le Congrès et l'administration Obama, à Washington.

En principe, c'est vendredi que représentants et sénateurs doivent ajourner leurs travaux jusqu'en janvier. La probabilité est élevée qu'ils ne parviennent pas à forger un compromis crédible pour réduire le déficit et la croissance de la dette au cours des dix prochaines années. Celle qu'ils prolongent leur session aussi.

Pourtant, même un compromis in extremis pour seulement empêcher que les baisses d'impôt et les coupes automatiques dans les budgets de programmes sociaux et de défense entrent en vigueur le premier janvier n'est pas assuré.

En pareil cas, l'effet combiné de ce qui constitue un mur budgétaire de 600 milliards serait de replonger les États-Unis en récession. À moins qu'un accord ne survienne vite, début 2013, avec de nouveaux élus au Congrès, mais la même majorité républicaine à la Chambre.

Déjà fragilisée, l'économie canadienne chancellerait sous l'effet du coup que prendrait sa puissante voisine.

En août, l'économie canadienne s'est contractée pour la première après cinq mois de croissance d'affilée.

En septembre, la contraction s'est poursuivie, bien que de peu.

Les indicateurs jusqu'ici publiés pour octobre ne pointent pas sur un relent d'activités. Au contraire, des révisions indiquent même que le quasi-surplace de septembre était peut-être un vrai repli.

En octobre, le nombre d'heures travaillées était plus faible qu'en septembre, selon les données de l'Enquête sur la population active.

Les mises en chantier résidentielles, tout comme le nombre de transactions sur le marché de la revente, se sont repliées.

S'il y a eu diminution étonnante du déficit commercial, les ventes des manufacturiers ont en revanche piqué du nez: -2,4% exprimées en volumes.

On saura cette semaine, si les ventes des grossistes et celles des détaillants pourront racheter le mois. Pour les premières, c'est loin d'être certain puisque tant les volumes d'exportations que d'importations ont diminué en octobre.

Pour les secondes, la baisse de 5% des ventes de véhicules neufs est de bien mauvais augure.

Tous ces chiffres pointent vers une production atone en octobre dont le chiffre sera connu vendredi.

Heureusement, on aura alors déjà un peu l'esprit à la fête, ne serait-ce qu'à l'idée d'amorcer un long congé bien mérité pour la plupart d'entre nous.

Il sera toujours temps, début janvier, de nous préoccuper du jardin de givre que semble devenue l'économie canadienne.