Depuis la présentation du budget du ministre des Finances Nicolas Marceau, le 20 novembre, Québec a accéléré son programme d'emprunts qui accusait un certain retard par rapport aux années précédentes.

Mardi, la province a facilement trouvé preneur pour une tranche de 500 millions de dollars d'une obligation venant à échéance en 2043.

La semaine dernière, c'est une tranche d'un demi-milliard venant à échéance dans 10 ans qu'elle avait vendue. La demande a été assez forte pour qu'elle obtienne un prix un peu plus avantageux qu'une tranche similaire vendue le 30 novembre. C'était en fait la première de cette obligation venant à terme le 1er septembre 2023.

Le bal avait été ouvert quelques jours plus tôt par Financement Québec, avec lui aussi une tranche de 500 millions.

Il reste encore 6 milliards à trouver d'ici le 31 mars pour combler les besoins de financement de l'exercice en cours. À raison de tranches de 500 millions, c'est donc dire que Québec devra se présenter à une douzaine de reprises devant les marchés. C'est un calendrier tout à fait réalisable dans un contexte normal susceptible de continuer, si l'impasse fiscale américaine actuelle ne débouche pas sur une crise financière au début de 2013.

Devant pareille circonstance extraordinaire, Québec a prévu l'emprunt de 3 milliards destinés à constituer une cagnotte de liquidités en cas de gel des marchés d'emprunts.

On ne sait toutefois pas quel est le montant des emprunts réalisés à ce jour effectivement destinés à cette fin.

Le retard actuel dans le programme d'emprunts et la possibilité d'un gel des marchés d'emprunt compromettent la coutume du Québec de devancer ses programmes d'emprunt afin de profiter au maximum de la l'accueil favorable des prêteurs.

Par bonheur, les besoins financiers de 2013-2014 sont évalués à 15 milliards, soit 2,3 milliards de moins que pour 2012-2013. En 2014-2015, les besoins grimpent cependant à 17,3 milliards en raison d'une portion de 12,3 milliards de la dette actuelle qui viendra à échéance.