L'imprimeur et éditeur Transcontinental (T.TCL.A) a subi une importante perte à son quatrième trimestre en raison principalement d'une radiation liée à ses anciennes activités américaines.

Au cours de la période qui a pris fin le 31 octobre, l'entreprise montréalaise a enregistré une perte nette de 51,9 millions $ (65 cents par action) alors qu'elle avait dégagé des profits nets de 30,8 millions $ (38 cents par action) au cours du trimestre correspondant de l'an dernier.

En excluant les éléments exceptionnels, qui comprennent une réduction de valeur d'actifs d'impôts aux États-Unis (57,2 millions $), une dépréciation d'actifs (39,9 millions $) et des frais de restructuration (16,8 millions $), le bénéfice par action s'est établi à 77 cents, soit davantage que les 64 cents attendus en moyenne par les analystes financiers.

Les résultats d'exploitation ont été propulsés par l'amélioration de la rentabilité des activités d'impression et d'édition. Au cours de l'année, l'entreprise a fermé plusieurs des imprimeries acquises de Quad/Graphics Canada (ex-Quebecor World) et a réduit les coûts de sa division médias. L'impact positif de ces mesures devrait se poursuivre au cours des prochains trimestres, a précisé la direction.

Les investisseurs ont apprécié: l'action de Transcontinental a bondi de cinq pour cent jeudi pour clôturer à 10 $, à la Bourse de Toronto.

Les revenus trimestriels ont crû de 12,2 pour cent pour atteindre 585,1 millions $, grâce principalement à l'acquisition de Quad/Graphics Canada et de Redux Media.

États-Unis

En 2010, Transcontinental s'était départi de ses activités de publipostage aux États-Unis, de sorte que le seul actif d'importance qui lui appartient toujours dans ce pays est l'imprimerie qui produit le quotidien San Francisco Chronicle, en Californie.

Transcontinental a par ailleurs indiqué jeudi avoir modifié son contrat avec le propriétaire du journal, le groupe Hearst. Ce dernier versera 200 millions $ US à Transcontinental, ce qui permettra à l'entreprise montréalaise de récupérer pleinement l'investissement qu'elle a effectué il y a quelques années pour construire l'imprimerie.

En retour, Transcontinental réduira ses tarifs pour l'impression du Chronicle.

Au cours d'une téléconférence avec les analystes, le président et chef de la direction de Transcontinental, François Olivier, a expliqué que l'imprimerie avait été conçue en prévision d'une croissance de la demande alors que dans les faits, celle-ci a plongé.

«Dès le jour où elle a débuté ses activités, en 2009, l'usine était trop grande en termes de capacité de production, a-t-il reconnu. Nous devions adapter le contrat à la nouvelle réalité.»

Transcontinental affectera la somme de 200 millions $ US au remboursement de sa dette.

Pour l'ensemble de son exercice, Transcontinental a essuyé une perte nette de 183,3 millions $ (2,27 $ par action) alors qu'elle avait enregistré des profits nets de 120,7 millions $ (1,49 $ par action) l'année précédente. Des dépréciations d'actifs de 232 millions $ dans le secteur des médias, une provision pour cotisation fiscale de 58 millions $ et des frais de restructuration de 55 millions $ ont plombé les résultats.

Le chiffre d'affaires annuel de Transcontinental s'est établi à 2,11 milliards $, en hausse de 6,2 pour cent.

M. Olivier a par ailleurs indiqué jeudi que la division d'édition de l'entreprise investissait actuellement dans le développement de matériel scolaire en version iPad.