L'action du géant Apple (AAPL) enregistrait mercredi son plus fort recul sur une séance depuis fin 2011 à Wall Street, les courtiers américains perdant leur enthousiasme pour ce titre phare du Nasdaq.

Vers 13h40, l'action perdait 4,82% à 548,10$ à la Bourse de New York, après avoir chuté d'un peu plus de 5,25% plus tôt dans la séance, à 545,56$ et entraîné l'indice Nasdaq des valeurs technologiques dans son sillage.

Il s'agit de la pire performance du géant technologique depuis le 19 octobre 2011, lorsqu'il s'était incliné en cours d'échanges de 5,78%.

Cette perte d'appétit était liée, selon les analystes, à un ensemble de facteurs qui rendait moins attractif un des titres de Wall Street les plus en vogue jusqu'à septembre dernier.

«Le titre d'Apple évolue en fonction de l'humeur des courtiers» en l'absence de la sortie de nouveaux produits ou de publications du groupe sur la performance du groupe à la pomme, a souligné Michael James, de Wedbush Securities.

Or, «le très fort optimisme sur ce titre s'est évanoui au cours des deux derniers mois», a-t-il relevé.

Les courtiers s'inquiétaient notamment, selon lui, d'un rapport du cabinet de recherche IDC publié mercredi; qui fait état d'une baisse des parts de marché de l'iPad d'Apple dans le secteur des tablettes, au profit d'autres appareils utilisant le système d'exploitation Android de Google.

Trip Chowdhry, analyste chez Global Equities Research, évoque pour sa part, des rumeurs faisant état «du déménagement de sites de production» pour les ordinateurs de bureau iMac de la Chine vers les États-Unis, qui soulevaient des craintes sur la qualité du produit et les marges générées par Apple.

«La qualité des produits Apple est phénoménale et l'on ne peut changer du jour au lendemain de site de production sans que cela affecte la qualité du produit et les coûts structurels», a-t-il estimé.

Pour Mace Blicksilver, de Marblehead Asset Management, une annonce de la société américaine de services de compensation COR a aussi pu jouer sur le titre.

Cette entreprise a requis une hausse de sa prime de risque sur le titre Apple et les courtiers «se demandent pourquoi maintenant», selon M. Blicksilver.

Par ailleurs un document de l'autorité boursière américaine daté de mardi indique que le responsables des services et logiciels pour internet d'Apple, Eddy Cue, a cédé pour quelque 8,76 millions de dollars de titres du groupe fin novembre.

Le 19 septembre, avant le lancement de l'iPhone 5, l'action d'Apple valait encore 702,10$, son record à ce jour. Certains prédisaient alors une envolée jusqu'à 850$. À la place, le titre a perdu plus de 21% de sa valeur.