La situation s'est en quelque sorte stabilisée chez Yellow Média [[|ticker sym='T.YLO|]] au troisième trimestre, mais l'éditeur des Pages Jaunes a prévenu mardi que sa rentabilité allait continuer de baisser au cours des prochains mois en raison notamment des investissements nécessaires à la poursuite de sa «transformation».

Au cours de la période qui a pris fin le 30 septembre, l'entreprise montréalaise a enregistré un bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA) de 137,8 millions $, en baisse de 17% par rapport aux 166 millions $ dégagés pendant le trimestre correspondant de 2011.

La baisse est principalement attribuable à la chute de 17,2% des revenus, qui ont totalisé 267,7 millions $. Par contre, la marge bénéficiaire d'exploitation est demeurée stable à 51,5% du chiffre d'affaires.

Le bénéfice net s'est élevé à 24 millions $ (quatre cents par action) alors que pendant la même période de l'an dernier, l'entreprise avait essuyé une perte nette de 2,8 milliards $ découlant principalement de dépréciations d'actifs.

Au cours du trimestre, Yellow a comptabilisé des charges spéciales de 26,8 millions $ liées à des licenciements de personnel et au processus de recapitalisation en cours. L'entreprise refuse de préciser le nombre d'employés qui ont été remerciés.

En excluant les activités abandonnées (les annuaires Canpages et le site LesPAC.com, vendu à Mediagrif l'an dernier), les revenus tirés des annuaires papier ont plongé de 22%, mais ceux des services en ligne ont progressé de 14%. Ces derniers représentent désormais 34% du chiffre d'affaires total de Yellow, contre 27% il y a un an.

Le grand patron de Yellow Média, Marc Tellier, a affirmé mardi au cours d'une téléconférence avec les analystes financiers qu'il n'entrevoyait pas une accélération de la baisse des revenus provenant des annuaires papier.

Par contre, il a indiqué que la marge bénéficiaire d'exploitation allait diminuer l'an prochain du fait que l'entreprise compte investir davantage dans la promotion de sa marque. La première étape de cette stratégie a été la campagne publicitaire «Redécouvrez la vie de quartier», lancée le mois dernier.

Les marges souffriront également du fait que les produits numériques sont généralement moins rentables que la vente de publicité dans les annuaires papier.

«En 2013, nous nous attendons à ce qu'il y ait une certaine pression sur nos marges, ce qui pourrait nous amener (...) à une marge BAIIA plus normale d'environ 40 pour cent», a déclaré M. Tellier.

«L'entreprise constate une hausse de la demande pour les produits (numériques), mais en dépit de cet élément positif, nous reconnaissons qu'il y a des défis sur le chemin de notre transformation et qu'il nous faudra du temps pour les relever», a-t-il ajouté.

Recapitalisation

Cette année, l'entreprise a relativement peu investi en publicité en raison de la recapitalisation annoncée en juillet. L'opération doit permettre à Yellow de faire passer sa dette nette de 1,4 milliard $ à 878 millions $, ce qui fera perdre beaucoup d'argent aux créanciers et aux actionnaires de l'entreprise.

La direction de Yellow attend que la Cour supérieure entérine le plan, qui a déjà été approuvé par les créanciers et les actionnaires, pour le mettre en oeuvre. Si le tribunal décidait de rejeter le plan, Yellow pourrait devoir se placer sous la protection de la Loi sur les arrangements avec les créanciers, un scénario que Marc Tellier a toutefois refusé de commenter mardi.

En plus de publier des annuaires téléphoniques papier, Yellow Média vend de la publicité sur des sites comme pagesjaunes.ca et offre des services de conception de sites Web pour les PME ainsi que d'«optimisation» des résultats de recherche sur Internet.

En fin d'après-midi, jeudi, l'action de Yellow Média s'échangeait à 7,5 cents, un cours inchangé par rapport à celui de la veille, à la Bourse de Toronto. En février 2011, l'action valait encore plus de 6 $.