Le grand patron de BCE (T.BCE) a tenu à rassurer les analystes financiers, jeudi. Malgré le rejet du rachat d'Astral par le CRTC il y a deux semaines, il affirme que son entreprise sera en mesure de maintenir sa politique de forte croissance du dividende.

«Notre stratégie quant aux marchés financiers n'a pas changé, peu importe ce qu'il adviendra en fin de compte de la transaction avec Astral», a dit George Cope pendant une téléconférence visant à expliquer les résultats du troisième trimestre.

Deux analystes ont demandé au dirigeant s'il aura besoin de réaliser de nouvelles acquisitions - au lieu de celle d'Astral - afin d'avoir les liquidités nécessaires à l'augmentation annuelle de 5% du dividende appliquée par BCE. Pas nécessairement, a fait valoir M. Cope.

«La stratégie de Bell est d'appliquer sa stratégie de croissance du dividende, avec ou sans fusions et acquisitions», a-t-il indiqué.

BCE, la société mère de Bell, misait gros sur le rachat du groupe montréalais Astral. La transaction de 3,4 milliards de dollars devait lui permettre de devenir un véritable géant médiatique pancanadien, en plus de lui procurer une abondante source de nouveaux revenus.

Or, le Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC) a rejeté cette transaction le 18 octobre dernier, après une vaste campagne de lobbyisme de la part des opposants de Bell, dont Québecor et Cogeco. Un refus qui a «clairement surpris et déçu» Bell, a rappelé hier George Cope.

Le dirigeant n'abandonne pas la partie pour autant. Dans un commentaire laconique, il a fait savoir que son groupe espérait toujours que la Cour fédérale accepte d'infirmer la décision du CRTC.

La date limite de clôture de la transaction entre Bell et Astral a d'ailleurs été reportée au 16 décembre. Les deux entreprises se donnent même la possibilité d'étirer le délai jusqu'au 15 janvier.

Profits en baisse

BCE a affiché des revenus de 4,98 milliards au troisième trimestre, en hausse de 1,5% sur un an. Le bénéfice net a toutefois reculé de 11,4%, à 569 millions (74 cents par action). L'entreprise attribue cette baisse à un gain d'impôt réalisé au troisième trimestre de 2011, qui ne s'est pas répété cette année.

Ces résultats ont satisfait les analystes financiers. Drew McReynolds, de RBC, a jugé qu'ils étaient «légèrement meilleurs qu'attendu». Maher Yaghi, de Valeurs Mobilières Desjardins, a pour sa part avancé que la performance globale de BCE lui permettait de maintenir son modèle de croissance du dividende de 5%.

Adam Shine, de la Financière Banque Nationale, a quant à lui salué la bonne tenue du secteur sans fil de Bell, autrefois la bête noire de l'entreprise. Cette division a affiché un 11e trimestre de croissance d'affilée, avec des revenus totaux en hausse de 7,1%, à 1,43 milliard.

La pénétration de plus en plus grande des téléphones intelligents, comme l'iPhone et le BlackBerry, a contribué à cette progression. Six abonnés de Bell sur dix ont maintenant un tel appareil, contre 43% un an plus tôt.

La forte utilisation du transfert de données, pour naviguer sur l'internet ou télécharger de la musique à partir de son téléphone, a permis d'augmenter de revenu mensuel moyen de chaque abonné de 4,2%. La facture mensuelle moyenne s'est ainsi établie à 57,30$ au troisième trimestre.

Les services de téléphonie filaire ont quant à eux poursuivi leur lent déclin amorcé il y a plusieurs années. Ils ont baissé de 4%, à 2,5 milliards.

Enfin, la division Bell Média a vu ses revenus progresser de 25,5% grâce aux recettes publicitaires accrues générées pendant les Jeux olympiques de Londres.

Le titre de BCE a clôturé à 43,15$ jeudi à la Bourse de Toronto, en baisse de 1,17%.

4,39 MILLIARDS

Les revenus ont atteint 4,39 milliards, en hausse de 1,8%

569 MILLIONS

Les profits se chiffrent à 569 millions, en baisse de 11,4%

43,15$

L'action s'échangeait à 43,15$ à la fermeture des marchés, jeudi, en baisse de -1,17%