L'hémorragie se poursuit dans l'industrie pharmaceutique québécoise : la division canadienne de la multinationale Pfizer sabrera 11% de ses effectifs, a appris La Presse Affaires. La majorité des 300 licenciements se feront au siège social de Kirkland, sur l'île de Montréal.

Pfizer s'est faite avare d'explications sur les causes de ces nouvelles coupes.

« Après un examen complet et rigoureux de notre structure organisationnelle et des compétences qui seront requises à l'avenir, Pfizer Canada a procédé à une restructuration de diverses unités opérationnelles », s'est contenté de dire Vincent Lamoureux, directeur des communications de Pfizer Canada.

« La majorité des licenciements concerne l'unité des soins primaires et vise principalement des employés du siège social de Kirkland et des membres de l'effectif de vente », a précisé M. Lamoureux. L'unité des soins primaires est responsable des médicaments prescrits par les médecins généralistes.

La division canadienne de Pfizer compte 2700 travailleurs, dont 600 au siège social de Kirkland.

Pas plus tard qu'en juillet dernier, Pfizer avait bénéficié d'une subvention de 2,67 millions d'Investissement Québec pour acheter des équipements de pointe et rénover son usine de fabrication de médicaments de l'arrondissement de Saint-Laurent, qui emploie environ 900 travailleurs.

Pfizer avait coupé 40 postes en mai dernier dans cette usine. En février 2011, 150 postes y avaient aussi été abolis.

Ces nouvelles coupes chez Pfizer s'inscrivent dans une longue succession de fermetures et de licenciements qui frappe l'industrie pharmaceutique au Québec depuis quelques années. Le mois dernier, c'était au tour de la société allemande Boehringer Ingelheim d'annoncer qu'elle mettra la clé dans la porte de son centre de recherche de Laval, qui emploie 170 personnes. Cette annonce était la quatrième du même type en deux ans dans la région montréalaise, Merck, Pfizer et AstraZeneca ayant aussi fermé leurs installations de recherche.

En tout, plus de 2000 pertes d'emploi ont été enregistrées au Québec depuis 2006 dans l'industrie des sciences de la vie.

Par ailleurs, les 550 licenciements annoncés à l'échelle internationale la semaine dernière par une autre multinationale pharmaceutique, l'américaine Abbott, épargneront quant à elle le Canada. La restructuration entrainera l'abolition d'un seul poste au pays, a confirmé à La Presse Affaires une porte-parole d'Abbott Canada.