Comme si on enseignait la chose dans les écoles de gestion ou de droit, les jeunes diplômés d'aujourd'hui sont plus ouverts à s'impliquer dans des fondations. La multiplication de comités de jeunes ambassadeurs et gouverneurs soutenant les institutions culturelles de Montréal, ces trois dernières années, le prouve. «Cette génération, née avec une conscience écologique notamment, a la fibre philanthropique plus grande que la précédente», souligne Pierre Dufour, directeur général de l'Opéra de Montréal.
«Un nombre grandissant d'entreprises demandent à leurs jeunes cadres de s'impliquer dans la communauté», ajoute Danielle Champagne, directrice des communications et de la fondation du Musée des beaux-arts de Montréal.
Jean-François Séguin, 29 ans, porte-parole des Jeunes associés de Montréal en rajoute: «Il faut livrer la marchandise au travail, mais une telle implication est très valorisée par les employeurs, dit l'associé de Fasken Martineau. Par ailleurs, les gens qui participent à nos événements aiment faire du réseautage, mais ont vraiment un intérêt pour les arts. Ils comprennent que la culture, c'est fondamental pour Montréal. J'ai vécu à New York, Washington et Londres, mais je n'ai jamais vu un tel dynamisme ailleurs.»
«En tant que gestionnaire, je valorise ce genre d'initiatives, mentionne Arnaud Granata, vice-président, directeur des contenus d'Infopresse et membre du Cercle des jeunes philanthropes du Musée des beaux-arts. Ça ne se refuse pas, car ça montre que l'employé est motivé.»
Les différents comités et institutions devraient-ils se sentir en compétition? «Pas du tout, répond Madeleine Careau, chef de la direction de l'OSM. Quelqu'un qui est sensibilisé à aller au musée va un jour venir à l'OSM. Ces jeunes découvrent. Ils vont créer le tissu social de demain, vont être des mécènes. Ce n'est pas une compétition. C'est... Montréal!"
«Cet engouement des dernières années ne se fait pas au détriment d'autres fondations, dit Winston Chan. Et cette relation art-affaires aura un impact sur la société.»