Après un concours sur le web, vous avez reçu des textos bizarres vous offrant toutes sortes de jeux et sonneries pour votre téléphone? Puis une mauvaise surprise quelques semaines plus tard à la réception de votre facture? Pour enrayer ces «publicités trompeuses», le Bureau de la concurrence a déposé vendredi des poursuites d'au moins 30 millions de dollars contre Bell, Telus et Rogers.

Le Bureau de la concurrence demande une amende de 10 millions pour publicité trompeuse à chacun des trois conglomérats de télécoms. Il s'agirait de la plus importante amende du genre dans le secteur des télécoms (Bell a payé une amende de 10 millions l'an dernier pour publicité trompeuse).

Le Bureau de la concurrence fait valoir que Bell, Rogers et Telus ont facilité la vente de contenu numérique à tarif supplémentaire à leurs clients sans leur consentement. Le Bureau de la concurrence veut que les trois conglomérats remboursent les frais de leurs clients. Pour l'instant, impossible d'estimer le nombre de clients lésés par ces pratiques depuis décembre 2010 ou le montant des frais allégués. Les frais supplémentaires peuvent atteindre 10$ par transaction ou 40$ par abonnement mensuel.

L'organisme fédéral a commencé son enquête sur Bell, Rogers et Telus à la demande du Centre pour la défense de l'intérêt public, un organisme à but non lucratif de défense des consommateurs.

«Des consommateurs qui s'inscrivaient à un concours sur le web commençaient à recevoir des textos pour leur offrir des jeux et des sonneries, dit Janet Lo, avocate de l'organisme. Les frais étaient mal indiqués et les gens n'avaient pas l'impression qu'ils s'exposaient à de tels textos qui leur coûteraient de l'argent en s'inscrivant à ces concours.»

La poursuite a été déposée vendredi en Cour supérieure de l'Ontario en vertu des dispositions sur la publicité trompeuse de la Loi sur la concurrence, mais elle vise des consommateurs de partout au pays, dont au Québec.

Aussi visée par une amende de 1 million dans la poursuite, l'Association canadienne des télécommunications sans fil (ACTS) a dénoncé la décision de poursuivre du Bureau de la concurrence, qui «empêche les consommateurs canadiens d'accéder aux services de messagerie texte qu'ils apprécient et auxquels ils font confiance», selon son président Bernard Lord. Au lieu de commenter le dossier, Bell et Telus l'ont renvoyé vendredi à l'ACTS. Rogers n'a pas répondu vendredi aux questions de La Presse au moment de mettre sous presse.