Les dirigeants de Réserve fédérale américaine (Fed) étaient réunis mercredi matin à Washington pour une réunion de deux jours à l'issue de laquelle ils pourraient annoncer de nouvelles mesures de relance monétaire.

Le Comité de politique monétaire de la Fed (FOMC) a entamé sa session à 10h30 au siège de la Réserve fédérale, a indiqué un porte-parole de la banque centrale.

Les dirigeants doivent rendre compte de leurs décisions jeudi dans un communiqué attendu pour 12h30.

Une heure et demie plus tard, la Fed publiera les nouvelles prévisions économiques du FOMC (croissance, chômage, inflation et évolution du taux directeur de la banque centrale), avant que le président de la Réserve fédérale, Ben Bernanke, tienne, à partir de 14h15 une conférence de presse pour expliquer les décisions du Comité.

Après la déception créée vendredi par les chiffres de l'emploi et du chômage américains du mois d'août, les analystes estiment dans l'ensemble que la Fed annoncera mercredi un nouvel assouplissement de sa politique monétaire, déjà ultra-accommodante.

Ils pensent que le FOMC prolongera au minimum jusque mi-2015, voire fin 2015, son engagement conditionnel à maintenir un taux directeur extrêmement faible.

Cela permettrait d'informer le marché sur les intentions de la Fed, et, partant, d'améliorer le fonctionnement de sa politique actuelle.

Certains pensent que le FOMC pourrait aller plus loin et annoncer un nouveau programme de rachats d'actifs supplémentaires afin de peser encore un peu plus sur les taux. Une telle mesure créerait cependant de nouveau de la monnaie en masse.

La Fed maintient son taux directeur à quasi zéro depuis plus de trois ans et demi et s'est engagée à le maintenir à un niveau «exceptionnellement bas» jusque fin 2014 au moins si la situation l'impose.

Elle alimente en outre en permanence le circuit financier à l'aide d'une perfusion de 2.300 milliards de dollars par le biais d'opérations d'achat et de vente de titres sur les marchés financiers.

Ces mesures ont pour effet de maintenir le plus bas possible les taux d'intérêt américains, du plus court terme au plus long terme.

M. Bernanke avait confirmé le 31 août que le Comité était disposé à agir davantage pour aider au rétablissement économique du pays, surtout si la croissance reste trop faible pour permettre au chômage de baisser.

Il s'était néanmoins bien gardé de promettre quoi que ce soit ce jour-là et avait pris soin de détailler les nombreux «risques» qu'il y aurait pour la Fed à assouplir davantage sa politique, en particulier si elle devait se lancer dans de nouveaux rachats d'actifs.

Pour les analystes de Deutsche Bank, la probabilité que la Fed décide jeudi d'un tel programme est de l'ordre de 50%.

Leur confrère Gregory Michael, de BMO Marchés de capitaux, est plus prudent. Selon lui, la probabilité est de 35 à 45%. Jusqu'ici, fait-il valoir, la Fed n'a lancé des mesures de ce genre, dites d'«assouplissement quantitatif» que lorsqu'elle constatait «une baisse des attentes d'inflation».

Celles-ci étant «stables» actuellement, «la Fed s'en tiendra à ses pratiques passées», estime-t-il, car il serait risqué pour elle de modifier son «algorithme de décision» dans les circonstances actuelles.