Le géant de l'ingénierie SNC-Lavalin (T.SNC), dont le cours boursier a chuté depuis le début de l'année en raison de malversations financières, demeure susceptible de faire l'objet d'une vente, avance une analyste.

Dans une note publiée vendredi, Sara O'Brien, de RBC Marchés des capitaux, estime toutefois que l'arrivée au pouvoir du Parti québécois, «qui peut être perçu comme protectionniste», pourrait refroidir les ardeurs d'éventuels acheteurs étrangers.

Plus tôt cette année, une enquête interne a démontré que le géant de l'ingénierie a effectué des versements irréguliers totalisant 56 millions $ US à des agents commerciaux.

Ces commissions, qui avaient été associées à des projets auxquels elles n'étaient aucunement reliées, avaient été autorisées par le chef de la direction de l'époque, Pierre Duhaime, qui a été relevé de ses fonctions en avril.

L'action de SNC a dégringolé de plus de 20 pour cent dans la foulée de ces révélations et n'a pas repris le terrain perdu depuis. Lundi, le titre a clôturé à 35,89 $, en hausse de 0,3 pour cent, à la Bourse de Toronto.

Mme O'Brien s'est par ailleurs penchée sur un autre scénario: la vente des intérêts que détient SNC-Lavalin dans l'autoroute 407 en Ontario et la firme de transport d'électricité albertaine Altalink. Avec le produit de quelque 2,3 milliards $ qu'elle pourrait en tirer, l'entreprise montréalaise serait en mesure de racheter massivement de ses actions dans l'espoir de remplumer le titre.

L'analyste note que l'arrivée du nouveau président et chef de la direction de SNC, l'Américain Robert Card, le 1er octobre, pourrait être l'occasion de revoir la pertinence de ces investissements, dont la valeur n'est pas pleinement prise en compte dans le cours de l'action de l'entreprise.

Sara O'Brien admet toutefois que pour SNC-Lavalin, ces investissements sont stratégiques à plusieurs égards. Ils donnent accès à des contrats d'ingénierie et génèrent d'importants flux de trésorerie, entre autres avantages.

Cote de crédit

L'agence de notation DBRS a par ailleurs confirmé vendredi la cote de crédit de SNC-Lavalin, qui est de BBB (élevé).

DBRS reconnaît que les résultats financiers des deux derniers trimestres ont été décevants, mais relève que la situation est en partie attribuable à des dépassements de coûts «isolés» (touchant deux projets, l'un en Tunisie et l'autre en Russie).

L'agence torontoise soutient de plus que les mesures prises par SNC-Lavalin pour resserrer ses contrôles internes sont «adéquates». À ses yeux, l'entreprise devrait être en mesure d'atteindre le nouvel objectif qu'elle s'est fixé dans la foulée du scandale, soit de dégager des profits nets oscillant entre 325 et 340 millions $ en 2012.

Une incapacité à respecter cette cible ou de nouveaux dépassements de coûts pourraient conduire à une décote de SNC-Lavalin, prévient toutefois DBRS.