Les commandes de biens durables ont bondi aux États-Unis en juillet, grâce à une poussée de la demande d'avions et d'automobiles masquant la faiblesse des commandes aux autres secteurs, selon des chiffres publiés ve.

Vendredi à Washington par le département du Commerce.

En hausse pour le troisième mois d'affilée, les commandes de biens durables ont progressé de 4,2% par rapport à juin, en données corrigées des variations saisonnières, a indiqué le Ministère, alors que la prévision médiane des analystes les donnait en hausse de 2,5%.

L'indice du Ministère a été tiré par une poussée des commandes à l'aviation civile (+53,9%) et aux constructeurs d'automobiles (+12,8%), deux secteurs susceptibles de connaître des fluctuations fortes d'un mois sur l'autre.

Exception faite des industries de transport, les commandes de biens durables ont reculé pour le deuxième mois de suite en juillet, de 0,4% par rapport à juin, indique le gouvernement, alors que les analystes tablaient, selon leur prévision médiane, sur un rebond de 0,6%.

Cette baisse est liée notamment à un fort recul des commandes de machines-outils (-3,6%), pour le deuxième mois d'affilée.

En glissement annuel, les commandes de biens durables ont progressé officiellement de 6,7% en juillet.

Selon le gouvernement, les commandes de biens d'équipement hors défense et aviation ont chuté en juillet de 3,4% par rapport à juin.

En glissement annuel, cet indicateur de l'investissement des entreprises dans leur outil de production affiche une hausse de 3,6% sur les sept premiers mois de l'année. Sa progression a nettement ralenti par rapport à ce qu'elle était encore au printemps.

Cela n'est «pas totalement» surprenant dans la mesure où «les entreprises sont assez inquiètes» pour l'avenir, mais ces chiffres sont «inquiétants» par l'ampleur du ralentissement dont ils témoignent, estime Jennifer Lee, économiste de BMO Marchés des capitaux.

Pour les analystes de RDQ Economics, le bond de l'indice des commandes de biens durables ne reflète pas la réalité de «la faiblesse sous-jacente des commandes au secteur manufacturier», le moteur principal de la croissance, «qui pourrait ralentir nettement dans les mois à venir» et entraver ainsi l'accélération tant attendue de la reprise économique.

Leur confrère Joel Naroff, de Naroff Economics Advisors, estime, lui, qu'il est encore trop tôt pour s'inquiéter dans la mesure où les carnets de commandes des entreprises manufacturières continuent de grossir (ils ont augmenté pour le deuxième mois d'affilée en juillet, de 0,8%, selon le ministère).

Néanmoins, reconnaît-il, si «le moral des entreprises continue de baisser, le croissance à venir pourrait ralentir» encore.

Mais pour l'instant, estime Paul Edelstein, d'IHS Global Insight, «rien n'indique que les entreprises (ou les consommateurs) paniquent», et si l'on met de côté un certain nombre de facteurs exceptionnels, les commandes de biens durables sont restées stables en juillet.

La croissance économique des États-Unis est tombée officiellement à 1,5% au deuxième trimestre, son niveau le plus faible depuis l'été 2010. Le gouvernement doit publier une nouvelle estimation de ce chiffre mardi.