La valeur du dollar canadien n'est pas le facteur le plus menaçant pour les exportations canadiennes, a déclaré mercredi le gouverneur de la Banque du Canada Mark Carney lors de son premier discours devant une organisation syndicale.

M. Carney s'exprimait à Toronto dans le cadre du congrès des Travailleurs canadien de l'automobile (TCA). Il s'agit non seulement d'une première pour M. Carney, mais également de la première occasion où un gouverneur de la Banque du Canada a participé à un tel événement.

M. Carney a tenté de mettre les choses au clair en ce qui concerne le blâme jeté sur la forte valeur du dollar canadien pour la faiblesse des exportations canadiennes. Ce phénomène a particulièrement nui aux secteurs automobile et manufacturier au cours des dernières années.

Au dire du gouverneur, le problème repose plutôt sur la structure du marché mondial, ainsi que sur la question de la compétitivité. Ce dernier facteur dépendrait aux deux tiers de la force du huard, et pour un tiers des coûts de la main-d'oeuvre et de la productivité.

Selon M. Carney, donc, la force de la devise canadienne n'expliquerait qu'environ 20% des mauvais résultats en matière d'exportations.

La Banque du Canada a conservé les taux d'intérêt à un niveau historiquement bas depuis quelque temps, ce qui a aidé à gonfler la valeur du dollar.

M. Carney a ajouté que le fait de dépendre en trop grande partie des exportations vers les États-Unis a davantage contribué à la situation actuelle.

M. Carney a indiqué que l'économie canadienne était trop exposée aux États-Unis, et pas assez ouverte aux marchés émergents en croissance rapide.