Le groupe informatique Apple (AAPL), qui vient de présenter les dispositifs de sécurité de ses appareils portables à la conférence Black Hat de Las Vegas, a conclu un accord pour acheter le spécialiste de la sécurité Authentec pour 356 millions de dollars.

Les actionnaires d'Authentec, une société basée en Floride, se voient proposer 8 dollars par action, soit une prime de 58% sur le cours de clôture de jeudi, a précisé Authentec vendredi dans un communiqué. Authentec fournit notamment des technologies de cryptage de données et de reconnaissance d'empreintes, déjà utilisées dans plus de 15 millions de téléphones portables. La société revendique parmi ses clients des concurrents d'Apple comme Motorola, Nokia, Samsung, Texas Instruments, etc.

En 2011, la société avait réalisé un chiffre d'affaires de 69,79 millions de dollars, en hausse de 26%, mais assorti d'une perte nette de 10,87 millions de dollars, divisée par trois sur un an. L'action d'Authentec bondissait de 64,89% à 8,36 dollars, au-delà du prix proposé par Apple. Celle d'Apple prenait 1,20% à 581,80 dollars.

Cette acquisition a été annoncée quelques heures après qu'Apple eut vanté ses dispositifs de sécurité lors d'une intervention sans précédent à la conférence Black Hat organisée à Las Vegas. «Nous sommes ravis d'être là», a déclaré le responsable de la sécurité des plateformes Apple, Dallas De Atley, assurant que les questions de sécurité étaient prises en compte par Apple dans toute l'architecture des appareils sous iOS, le système d'exploitation pour appareils portables.

Pendant une heure, M. De Atley a expliqué quels processus de cryptage et autres dispositifs de sécurité étaient intégrés aux iPhone, iPad et iPod. Mais alors que la sécurisation des appareils portables est l'un des grands thèmes de cette conférence annuelle, M. De Atley a laissé les participants sur leur faim en ne répondant à aucune question.

«iOS est très secret», regrettait Charlie Millier, un chercheur du laboratoire Accuvent Labs qui est crédité d'avoir le premier réussi à pirater à distance un iPhone. «Comment est-ce que (Apple) teste ses programmes avant le lancement?» se demandait-il. «Comment détermine-t-il qu'une application est piégée, et combien de fois est-ce arrivé?»

Une équipe de la société FishNet a assuré de son côté qu'elle serait en mesure dans les jours qui viennent de lancer un outil permettant de révéler les failles d'application de l'AppStore. «J'ai l'impression que la sécurité chez Apple est réactive, et non proactive», a déclaré Seth Law, de FishNet. Selon la société, l'existence de plus de 650 000 applications dans l'AppStore, auxquelles s'ajoutent plusieurs milliers d'autres chaque jour, rend nécessaire l'existence d'un outil de sécurité indépendant. Les soucis que peuvent représenter les applications concernent principalement l'accès qu'elles ont à des listes de contacts ou d'autres données de l'appareil.

Selon FishNet, Apple réclame aux développeurs de fournir des applications qui marchent bien, sans mentionner les questions de sécurité. «Apple cherche à faire respecter ses règles au mieux et à gagner de l'argent, il veut sa commission de 30%», selon M. Law. Et de leur côté, les développeurs «apprennent à se jouer du système pour faire approuver leurs applications le plus vite possible».