Le groupe informatique Microsoft (MSFT) a publié jeudi la première perte trimestrielle de son histoire, mais sans inquiéter le moins du monde les investisseurs à l'approche d'une vague de nouveaux produits laissant espérer un prochain exercice florissant.

La perte nette du trimestre s'affiche à 492 millions de dollars. Elle entraîne une dégringolade de 27% du bénéfice de l'exercice décalé, à 16,98 milliards de dollars.

Hors éléments exceptionnels, le groupe américain affiche toutefois un bénéfice par action trimestriel bien supérieur aux attentes, à 73 cents alors que les analystes anticipaient 62 cents.

Le chiffre d'affaires quant à lui a progressé de 5% durant l'année, à 73,72 milliards de dollars, dont 18,06 milliards pour le seul dernier trimestre (+4%).

La perte de la période avril-juin s'explique essentiellement par la dépréciation annoncée le 2 juin des actifs de la division de services en ligne, à hauteur de 6,2 milliards de dollars.

En gros cette dépréciation revient à passer par pertes et profits la régie publicitaire aQuantive, achetée en 2007 pour quelque six milliards de dollars, qui n'a pas permis de glaner les recettes escomptées.

Cette dépréciation n'ayant pas d'incidence sur les résultats opérationnels du groupe, le directeur général Steve Ballmer, cité dans un communiqué, a pu vanter «un chiffre d'affaires trimestriel et annuel record».

Pourtant, au niveau des ventes les analystes attendaient un peu mieux: 18,11 milliards de dollars pour le trimestre et 73,78 milliards pour l'ensemble de l'exercice décalé.

Mais M. Ballmer a rappelé que le groupe de Redmond (État de Washington, nord-ouest des États unis) préparait des lancements sur lesquels il fonde de grands espoirs, en particulier le système d'exploitation Windows 8, attendu le 26 octobre, et la nouvelle version de la suite bureautique Office, qui doit sortir dans la foulée.

«Nous nous approchons à grands pas de la saison de lancements la plus excitante de l'histoire de Microsoft», a-t-il affirmé.

«Dans l'année qui vient, nous allons offrir les prochaines versions de Windows, Office, Windows Server, Windows Phone et de nombreux autres produits et services qui soutiendront notre activité et offriront des possibilités sans précédent à nos clients et partenaires», a-t-il assuré.

L'action gagnait 2,40% à 31,40 dollars dans les échanges après la clôture de la Bourse.

Chez Barclays, l'analyste Raimo Lenschow ne manifestait aucune inquiétude: «la faiblesse du marché des ordinateurs a sûrement joué un rôle (dans la déception sur le chiffre d'affaires), mais une proportion négligeable de la sous-performance est liée selon nous au report de recettes lié à Windows 8», a-t-il fait valoir.

Depuis le 2 juin, les acheteurs d'ordinateurs sous Windows 7 bénéficient d'un bon de réduction pour Windows 8, un dispositif conçu pour éviter une paralysie du marché avant la sortie du nouveau système d'exploitation.

Le directeur des relations avec les investisseurs, Bill Koefoed, a noté que le chiffre d'affaires de Windows était à la traîne du marché global des ordinateurs, même si Windows 7, sorti en octobre 2009, reste très populaire auprès des entreprises.

Durant le trimestre écoulé, le chiffre d'affaires de Windows a chuté de 13% à 4,14 milliards de dollars, et le bénéfice d'exploitation de 17,5% à 2,40 milliards.

Le trimestre en cours devrait encore peiner, avant que Windows 8 tire de meilleures ventes. Pour l'ensemble de l'exercice 2012-13, le groupe espère une évolution conforme à celle du marché des PC.

La division des logiciels professionnels, qui comprend Office, a vu ses recettes progresser de 7% à 6,29 milliards de dollars, pour un bénéfice d'exploitation en hausse de 9% à 4,1 milliards.