L'argent... et le coeur des dames: la petite boîte montréalaise Jintronix a tout conquis, hier, lors du Festival international des startups.

Non contente de se sauver avec le grand prix de 50 000$, l'entreprise a aussi récolté le très convoité coup de coeur des grand-mères. Ce jury de dames d'un certain âge était chargé d'évaluer les centaines d'entreprises technologiques en démarrage qui ont participé à l'événement au cours des trois derniers jours.

«C'est...incroyable. Et c'est encore plus incroyable de voir à quel point Montréal est devenue une véritable ville de startups», a commenté Justin Tan, l'un des fondateurs et président de Jintronix.

Le jeune montréalais, dont le père s'est retrouvé partiellement paralysé à la suite d'un infarctus, a conquis les juges avec sa compagnie qui réinvente les techniques de réadaptation destinées aux patients atteints d'accidents vasculaires cérébraux. Le truc Jintronix: des logiciels qui fonctionnent avec la Kinect, cette caméra conçue par Microsoft pour détecter les mouvements des joueurs de Xbox.

Le chèque raflé par Jintronix est signé par cinq anges financiers de la métropole, dont Philippe Telio, l'organisateur principal du Festival international des startups.

La deuxième édition de l'événement a attiré plus de 1100 entrepreneurs et investisseurs d'un peu partout dans le monde dans une ambiance festive. En plus des légendaires grand-mères, introduites afin de forcer les entrepreneurs à adapter leur discours au grand public, un jury d'ados a aussi décerné ses coups de coeur cette année. Ceux-ci sont allés à Storypanda, une boîte de Vancouver qui crée des livres et autres produits numériques pour les familles, et à Foodo, une application qui permet de dénicher des restos et commander de la bouffe en ligne en quelques clics.

La reine de l'ascenseur

Au cours des deux derniers jours, des centaines d'entrepreneurs ont aussi fait la file pour participer aux «présentations d'ascenseurs». Les entrepreneurs sont littéralement entrés dans des ascenseurs avec des financiers pour les convaincre d'investir dans leur entreprise le temps d'un aller-retour entre deux étages. Chrono à la main, ils avaient chacun exactement 29 secondes en descente et 32 secondes en montée pour vendre leur salade.

Selon les financiers qui ont écouté ces discours débités à toute vitesse, celle qui s'est le mieux tiré de l'exercice est une jeune femme de Sainte-Julie, Brigitte Cardinal. Son entreprise, bridge4events, est un moteur de recherche destiné à ceux qui veulent organiser des événements. Salle, transport, traiteur, service de valet, alouette: le site permet de trouver les meilleurs fournisseurs locaux sans être noyé par les dizaines de résultats non pertinents que retournent des moteurs non spécialisés comme Google.

Openera, une entreprise d'Ottawa, s'est aussi vue offrir une place au sein de l'accélérateur d'entreprises montréalais Founder Fuel. La technologie inventée par l'entreprise prend les pièces attachées des boîtes courriels et les classent par catégorie, envoyant les factures, fichiers Excel et autres documents vers les bons logiciels capables de les traiter.

«Nous sommes contents de vous voir ici. Vous êtes une force économique», a lancé aux entrepreneurs Richard Deschamps, vice-président du comité exécutif de la Ville de Montréal et responsable du développement économique.

Le fait que l'événement compte des commanditaires comme Microsoft, Videotron, Fasken Martineau, Google et la Banque de développement du Canada montre aussi qu'il est pris au sérieux par la communauté d'affaires.

L'organisateur Philippe Telio a conclu l'événement en annonçant une troisième édition pour l'an prochain.