Les nouvelles inscriptions au chômage ont fortement baissé aux États-Unis dans les premiers jours de juillet, sans toutefois convaincre les analystes que le marché du travail reprenait des couleurs.

Selon les chiffres publiés jeudi par le département du Travail, 350 000 demandes d'allocation de chômage avaient été déposées dans le pays du 1er au 7 juillet, soit 6,9% de moins que la semaine précédente, d'après des données corrigées des variations saisonnières.

Cette troisième baisse hebdomadaire consécutive, la plus importante en volume depuis la deuxième semaine de janvier, est bien plus forte que ne le pensaient les analystes, dont l'estimation médiane tablait sur 375 000 nouveaux chômeurs.

«C'est une nouvelle indication que le marché du travail ne se porte peut-être pas aussi mal que les chiffres de l'emploi pourraient le faire croire», a estimé Joël Naroff, de Naroff Economics Advisers, qui invite toutefois à la prudence en raison du poids des variables saisonnières en cette période de l'année.

«Ne nous excitons pas sur ce qui était la semaine du 4 juillet, férié aux États-Unis, a-t-il ajouté. Je ne serais pas surpris si les chiffres remontaient la semaine prochaine.»

Le ministère du Travail s'attendait à une hausse des inscriptions, la première semaine de juillet correspondant traditionnellement à l'arrêt momentané de certaines chaînes de production avant le lancement de nouveaux modèles.

Un rebond des inscriptions dans les semaines qui suivent n'est toutefois pas exclu, selon le Ministère.

«La chute brutale des demandes d'inscription signifie simplement qu'un nombre plus restreint de fabricants automobiles ont décidé de fermer leurs usines temporairement», selon Nomura Economics Research, qui ne voit pas là de «signal clair» d'une amélioration du marché du travail.

«Des facteurs spéciaux suggèrent que la principale donnée (de l'indicateur) doit être prise avec précaution», estime également Barclays Economics Research.

En moyenne mensuelle, l'indicateur officiel des nouveaux chômeurs a prolongé sa baisse entamée il y deux semaines après un mois de hausse qui l'avait porté à son niveau le plus élevé en plus de six mois.

Selon les derniers chiffres publiés vendredi, le chômage est toutefois resté à un niveau élevé aux États-Unis, à 8,2% de la population active, plombé par une accélération trop faible des embauches.