Planora, une petite boîte montréalaise lancée en 2001 par trois jeunes cracks de l'informatique, est devenue hier le laboratoire de recherche d'une grande entreprise américaine.

RedPrairie Corporation, d'Atlanta, a annoncé qu'elle achetait l'entreprise montréalaise pour un montant non dévoilé. Pas question, cependant, de s'approprier la technologie pour la déménager. Les dirigeants américains ont promis que les 25 employés de Planora resteront en place pour travailler dans ce qui deviendra le «centre d'excellence» de l'organisation.

«Le savoir est le pouvoir, et se doter d'un centre d'excellence s'inscrit directement dans cette philosophie» a déclaré par voie de communiqué le chef de la technologie de RedPrairie, John Kopcke.

La transaction a aussi fait le bonheur des fondateurs de Planora, Jean-François Gagné, Louis-Martin Rousseau et Alexandre Le Bouthillier, qui avaient lancé l'entreprise alors qu'ils étaient encore dans la jeune vingtaine.

«On a travaillé longtemps pour faire grandir notre entreprise, et avec la transaction de RedPrairie, on voit les portes s'ouvrir devant nous. Nous sommes très enthousiastes», a commenté Jean-François Gagné, président et chef de la direction de Planora. Selon lui, la transaction pourrait faire grossir le nombre d'employés à Montréal.

La boîte, qui compte son lot de chercheurs bardés de diplômes, a développé une expertise en optimisation et en recherche opérationnelle. Ses logiciels aident autant les compagnies aériennes que les commerçants et les centres d'appels à gagner en efficacité et à réduire les coûts.

C'est aussi la mission de RedPrairie, une société de 1600 salariés qui compte 60 000 clients dans 50 pays et dont les outils permettent d'optimiser autant les stocks et le transport que la gestion des employés.

«L'avantage d'être avec RedPrairie est qu'on peut maintenant accéder à de gros clients. Nous allons pouvoir bénéficier de toute leur force commerciale», dit M. Gagné.

Le «Big Data»

Les logiciels de Planora s'inscrivent notamment dans le phénomène du «Big Data», la nouvelle expression à la mode qui décrit le défi de gestion engendré par la multiplication des données informatiques. En automatisant certaines prises de décision, la technologie montréalaise aide les dirigeants à ne pas se noyer dans le flot de données qu'ils doivent analyser pour voir clair dans leurs affaires.

La transaction pourrait profiter au fonds de capital-risque québécois Real Ventures, qui avait misé sur Planora l'an dernier.