Le chômage devrait se maintenir à «un niveau élevé» dans les pays de l'OCDE au moins jusqu'à fin 2013, a prévenu mardi l'OCDE, qui appelle à «faire plus pour stimuler la création d'emplois et aider les chercheurs d'emploi».

«Le taux de chômage de l'ensemble de la zone OCDE devrait se maintenir à un taux élevé», autour de «7,7% au dernier trimestre 2013, proche des 7,9% de mai 2012», estime l'Organisation de coopération et de développement économiques dans son rapport sur les perspectives de l'emploi 2012.

Quelque 48 millions de personnes étaient sans emploi en mai 2012 dans la zone OCDE.

Pour la France, le taux de chômage attendu se situe autour de 9,9% au dernier trimestre 2013, selon Mark Keese, chef de la division Emploi de l'OCDE, contre 10,1% en mai 2012.

«Il est impératif que les pouvoirs publics utilisent tous les moyens à leur disposition pour venir en aide aux demandeurs d'emploi, notamment aux plus jeunes en levant les barrières pesant sur la création d'emplois et en investissant dans leur formation et les compétences», affirme Angel Gurría, secrétaire général de l'OCDE, dans un communiqué.

L'OCDE relève que la situation varie sensiblement selon les pays, notant que «le chômage est orienté à la hausse dans l'Union européenne depuis la fin 2011», alors qu'il est resté à un niveau stable, autour de 8,25%, aux États-Unis.

Dans la zone euro, le chômage a atteint le niveau record de 11,1% en mai dernier.

C'est en Espagne que le taux de chômage est le plus élevé à 24,6%. Il reste supérieur à 10% également en Estonie, en France, en Grèce, en Hongrie, en Irlande, en Italie, au Portugal et en République slovaque.

A contrario, dans la plupart des principales économies émergentes, à l'exception de l'Afrique du Sud, les marchés de l'emploi ont «plutôt bien résisté à la crise».

L'organisation pointe par ailleurs l'augmentation du chômage de longue durée, «un demandeur d'emploi sur trois environ étant au chômage depuis 12 mois ou plus» dans la zone OCDE. La proportion grimpe à 44% dans l'Union européenne.

«Plus inquiétante encore est l'augmentation du nombre de personnes connaissant des périodes de chômage égales ou supérieures à deux ans, passant de 2,6 millions en 2007 à 7,8 millions en 2011», relève l'OCDE.

«Pour renouer avec le taux d'emploi observé avant la crise, il faudra créer 14 millions d'emplois environ dans la zone OCDE», estime l'organisation, en soulignant que les jeunes et les travailleurs peu qualifiés restent les premières victimes de la crise de l'emploi.

L'OCDE appelle à ce titre à recourir aux «emplois subventionnés par l'État», qui «peuvent aider les chômeurs à garder le contact avec le marché du travail.

«Des incitations ciblées à l'embauche peuvent se révéler plus efficaces qu'une baisse généralisée des charges sociales», pour l'organisation, qui met aussi l'accent sur l'utilité de l'apprentissage et des programmes de formation professionnelle.