La Banque Mondiale a annulé vendredi un prêt de 1,2 milliard de dollars destiné à la construction d'un pont au Bangladesh, citant une «réponse inadéquate» du gouvernement à des accusations de corruption.

«La Banque mondiale (BM) a des preuves crédibles, corroborées par des sources variées, de corruption à haut niveau au sein du gouvernement bangladeshi, parmi les responsables (du groupe canadien d'ingénierie) SNC-Lavalin et des personnalités indépendantes, en relation avec la construction du projet de pont de Padma», a indiqué la Banque dans un communiqué.

La Banque précise avoir «fourni des preuves issues de deux enquêtes au Premier ministre, au ministre des Finances et au président de la Commission anti-corruption du Bangladesh en septembre 2011 et avril 2012».

«Nous avons appelé les autorités du Bangladesh à mener une enquête approfondie et, lorsque c'était justifié, à poursuivre les responsables de cette affaire de corruption», ajoute le communiqué.

«Nous avons même été jusqu'à envoyer une équipe de haut niveau à Dacca pour expliquer la position de la Banque et obtenir la réponse du gouvernement. Cette réponse n'a pas été satisfaisante», poursuit-il.

«Au vu de cette réponse inadéquate du gouvernement bangladeshi, la Banque mondiale a décidé d'annuler son crédit», a conclu l'institution, précisant que cette décision était «à effet immédiat».

La BM avait octroyé ce prêt de 1,2 milliard de dollars en février 2011 au Bangladesh pour contribuer à la construction du pont de Padma, destiné à désenclaver une région proche mais coupée de la capitale Dacca.

SNC-Lavalin avait posé sa candidature pour le contrat de supervision des travaux de ce pont, mais ses services n'avaient pas été retenus. La Banque avait toutefois initié par la suite une enquête sur des allégations de corruption dans le processus d'appel d'offres pour ce projet.

Par la suite, une filiale de SNC-Lavalin s'était vue interdire de participer à des appels d'offres visant de nouveaux projets de la BM.