Les économistes de la Banque TD ont imité plusieurs de leurs confrères en abaissant mercredi leur prévision de croissance pour les économies canadienne et mondiale, à la lumière de nouvelles craintes liées à la situation en Europe et d'autres difficultés économiques.

Les spécialistes de la TD affirment que les changements récemment annoncés par Ottawa au sujet des hypothèques et du crédit contribueront au ralentissement de la reprise économique du Canada au cours des deux prochaines années.

La banque table maintenant sur une croissance de 2,1% de l'économie canadienne cette année, soit un dixième de point de moins que dans sa prévision de mars. Et elle s'attend à une croissance de deux pour cent en 2013, ce qui représente une baisse de 0,4 point de pourcentage par rapport à ses prévisions précédentes.

Cela reste suffisant pour générer une modeste création d'emploi, et la TD prévoit d'ailleurs que le taux de chômage reculera légèrement à 7,1% en 2013, par rapport à son niveau actuel de 7,3%.

La Banque TD est la plus récente d'une liste d'entités économiques qui ont revu à la baisse, que ce soit de façon officielle ou non, leurs prévisions en ce qui a trait à l'économie. Certaines, en particulier Capital Economics, ont même fait preuve d'un plus grand pessimisme.

La Banque du Canada devrait se prononcer à son tour, à la mi-juillet, au moment de la prochaine annonce sur sa politique monétaire. Elle devrait alors réviser à la baisse sa prévision de croissance de 2,4% pour 2012 et pour 2013.

L'économiste en chef de la Banque TD, Craig Alexander, a jugé que le resserrement des règles hypothécaires annoncées par Ottawa la semaine dernière, ainsi que de nouvelles restrictions sur l'emprunt sur la valeur des maisons, auraient pour effet de réduire les dépenses des consommateurs d'environ un plein point de pourcentage en 2013. Les changements annoncés entreront en vigueur le 9 juillet.

M. Alexander a néanmoins estimé que ces changements étaient nécessaires pour la santé à long terme du marché canadien de l'habitation.

L'économiste a aussi observé que les conditions économiques s'étaient détériorées dans la majeure partie du monde, ces derniers mois.

Les problèmes de l'Europe causés par la dette gouvernementale de pays qui utilisent l'euro ont refait surface, tandis que les économies de la Chine et des États-Unis fonctionnent en deçà des attentes.

L'Europe demeure le risque principal, et de loin, a-t-il indiqué. M. Alexander a dit s'attendre à ce que les leaders européens regardent la situation en face et mettent en place les politiques nécessaires pour éviter un désastre. Il a cependant prévenu que dans le cas contraire, une catastrophe était à prévoir.

«En ce qui concerne l'Europe, ils jouent avec la possibilité d'une catastrophe financière mondiale, a-t-il affirmé. La bonne nouvelle est que les politiciens s'en rendent compte, alors il est plus probable qu'ils feront le nécessaire.»