L'agitation qui secoue l'économie à l'échelle mondiale de même que les nouvelles négatives en Amérique du Nord affectent la confiance des Canadiens et des Américains envers l'économie.

Le Conference Board du Canada a annoncé mardi que son indice de confiance des consommateurs canadiens avait chuté en juin de 6,8 points, à 74 points, à peu près là où il se trouvait en janvier.

La situation a été similaire au sud de la frontière, où l'indice de confiance des consommateurs américains établi par le Conference Board a baissé pour un quatrième mois de suite, à 62 points, ce qui représente également le niveau le plus bas depuis le début de l'année.

Il arrive souvent que les spécialistes accordent peu d'importance à la confiance des consommateurs, mais Jennifer Lee, économiste principale à la Banque de Montréal, a estimé qu'il existait cette fois de bonnes raisons de prendre ces résultats au sérieux.

Les Canadiens et les Américains se font rappeler jour après jour que la crise européenne persiste et que les entreprises se retiennent d'investir et d'embaucher, a-t-elle affirmé. Dans un tel contexte, il est naturel de conclure que les ménages puissent aussi hésiter à faire des achats, ce qui ne peut que nuire davantage à l'économie.

«Je crois qu'il y a des raisons d'être pessimiste compte tenu de toute l'incertitude qui existe, a dit Mme Lee. Nous continuons de nous attendre à une croissance relativement solide dans les marchés émergents, mais nous avons revu à la baisse nos prévisions pour l'Europe.»

Au pays, le gouverneur de la Banque du Canada, Mark Carney, a laissé entendre qu'il diminuerait sa prévision de croissance dans sa prochaine revue du système financier, en juillet, en raison de la décevante croissance de 1,9% de l'économie canadienne au premier trimestre et de la poursuite du ralentissement économique.

Statistique Canada doit dévoiler vendredi ses données sur le produit intérieur brut (PIB) pour le mois d'avril.

Selon le Conference Board, les Canadiens sont particulièrement pessimistes en ce qui a trait aux perspectives d'emploi à court terme et à l'état de santé de leurs finances.

Les réponses concernant le marché du travail sont parmi les plus négatives depuis le début de 2009, alors que l'économie était plongée dans la pire récession depuis des décennies.

Sur une base régionale, c'est dans les provinces de l'Atlantique et en Ontario que la confiance a le plus chuté. Elle a également diminué dans les Prairies, quoique dans une moindre mesure, mais à peine en Colombie-Britannique et au Québec.

La semaine dernière, Statistique Canada a annoncé que les ventes au détail avaient diminué de 0,5% pour s'établir à 38,9 milliards en avril, ce qui a plus qu'annulé la hausse enregistrée en mars. En volume, les ventes au détail ont connu une baisse de 0,8%, soit un troisième repli en quatre mois.

Par ailleurs, les ventes de logements ont diminué de façon significative au pays, sauf dans quelques segments, entre autres celui des appartements en copropriété à Toronto.