Quelque peu morose au Canada au premier trimestre de 2012, la croissance économique devrait reprendre de la vigueur, selon les dernières perspectives économiques publiées mardi par Recherche économique RBC.

Le rythme d'expansion s'accroîtra sous l'effet d'une forte progression de l'emploi, d'une vive activité sur le marché de l'habitation, des investissements robustes des entreprises et d'un redressement des exportations. RBC prévoit que le PIB réel progressera de 2,6% en 2012.

L'économie du Québec devrait maintenir son cap actuel. RBC prévoit que la province continuera d'afficher un modeste profil de croissance en 2012 et en 2013, son économie progressant respectivement à un rythme de 1,6% et de 1,9%.

Après huit mois de volatilité et de données sur l'emploi généralement décevantes au Canada, le nombre d'emplois créés en mars et en avril a été «extraordinairement élevé», a indiqué la banque par voie de communiqué. Au total, il s'est créé 140 000 emplois au cours de cette période de deux mois.

En outre, le taux de chômage continue de se situer sur une courbe descendante, bien que le rythme du mouvement vers le bas soit maintenant plus faible qu'aux étapes antérieures de la reprise. Cependant, RBC estime que les améliorations récentes des conditions du marché du travail pourraient encourager les gens à réintégrer la population active et, ainsi, freiner la baisse du taux de chômage.

Selon le document de la RBC, les entreprises canadiennes se trouvent dans une posture enviable, car elles possèdent d'importantes liquidités et ont accès à du financement à des taux d'intérêt faibles. Des sondages récents indiquent que les entreprises canadiennes ont l'intention d'investir dans les biens d'équipement et la construction non résidentielle, investissements qui, selon RBC, seront à l'origine d'environ un tiers de la croissance du PIB en 2012 et en 2013.

Au Québec, la production minière a progressé modestement dans les premiers mois de cette année, à la faveur d'une augmentation de la production de minerai d'or et de fer, note-t-on dans le document. Les services aux personnes et aux entreprises ont aussi connu une progression modérée. L'activité manufacturière a fait du surplace, la faiblesse des secteurs des aliments, du papier et du matériel de transport (exception faite des aéronefs) étant contrebalancée par les gains enregistrés dans les secteurs de l'aérospatiale et des machines. Le commerce de gros et le commerce de détail ont affiché une légère progression. L'activité a ralenti dans le secteur de la construction, mais la construction résidentielle s'est remise en branle avec l'arrivée du printemps.

La forte progression de l'emploi en mars et en avril (création totale de près de 60 000 nouveaux emplois nets) a beaucoup contribué à apaiser les craintes selon lesquelles les secteurs de l'économie provinciale dépendants de la consommation étaient exposés à un risque de fléchissement important.

À l'échelle régionale, on s'attend à ce que l'ouest du Canada domine de nouveau, cette année et l'an prochain, au chapitre de la croissance. L'Alberta devrait se classer en tête pour la seconde année consécutive, suivie de près par la Saskatchewan et le Manitoba. La Colombie-Britannique et l'Ontario devraient progresser à un rythme s'approchant de la moyenne nationale, tandis que les autres provinces devraient afficher une croissance inférieure à la moyenne nationale.