Facebook, portefeuille électronique et intégration dans les automobiles. Voilà les trois axes sur lesquels Apple insistera cet automne afin d'attirer les développeurs d'applications mobiles, le nerf de la guerre dans la rivalité qui l'oppose à Google et à des fabricants comme Samsung et Nokia.

«J'ai vu le nouveau Samsung et j'ai vraiment hâte de l'acheter. Je parle du frigo, bien sûr», a lancé la voix synthétique du système de reconnaissance vocale Siri, en ouverture de la 23e conférence des développeurs organisée par Apple, hier à San Francisco.

Opposant ainsi le modèle fortement intégré d'Apple dans la conception de ses produits par rapport au modèle plus ouvert des fabricants liés au système Android de Google, la société Apple et son PDG, Tim Cook, ont ensuite présenté une série d'améliorations sur les portables MacBook et sur les logiciels Mac OS X et iOS, visant à maximiser l'interaction entre créateurs de logiciels et consommateurs à travers ses deux plateformes.

En vente d'ici l'automne, Mac OS X Mountain Lion et iOS 6 se ressembleront beaucoup, recourant aux mêmes services de partage de fichiers et de documents, ainsi qu'aux mêmes outils de messagerie texte et d'appels vidéo, tous signés Apple. Une façon d'inciter les créateurs d'applications mobiles à faire le saut d'un vers l'autre. «Avec ces nouveaux systèmes, nous pensons qu'il sera plus facile de créer des applications pour iOS et pour les Mac», dit Phil Schiller, directeur du marketing pour Apple.

La grande nouvelle, c'est cependant l'intégration de Facebook à tous les niveaux, jusque dans la boutique iTunes. «Les propriétaires d'un Mac ou d'un iPhone pourront non seulement échanger entre eux, ils y recommanderont jeux et applications, ce qui haussera grandement la visibilité de ces produits», estime Jeff Wender, vice-président pour la firme américaine Nielsen.

Même chose pour l'application Passbook, poursuit l'analyste. En regroupant tous les divers services de paiement et de billetterie mobiles sur iPhone en un portefeuille électronique simplifié, Apple maximise ses chances de profiter de l'éclosion imminente du paiement mobile.

Du téléphone mobile à l'automobile

Nokia et Microsoft ont récemment lancé la nouvelle gamme de téléphones Lumia en vantant leur guidage vocal pour la voiture. Apple réplique avec une nouvelle application de cartographie, résultat notamment de l'acquisition de la société québécoise Poly9, il y a deux ans, qui inclut non seulement la navigation pas-à-pas, mais aussi l'info-circulation en direct.

Ce n'est pas fortuit: en moyenne, les propriétaires d'un iPhone passent une heure et 15 minutes chaque mois à regarder cette application. Apple a donc poussé sa polyvalence plus loin: dès cet été, des fabricants d'automobiles comme le groupe allemand BMW ajouteront un bouton de commande du iPhone au volant de leurs nouveaux modèles, facilitant ainsi son utilisation en voiture.

«L'absence de guidage intégré au système iOS est la principale raison pour laquelle les propriétaires d'un iPhone préféraient aller vers Android ou Windows Phone», explique Avi Greengart, de Current Analysis. «C'est maintenant réglé, et c'est un gros coup pour Apple.»