La radio commerciale a survécu à la crise financière de 2008. En 2011, les 669 stations du pays ont cumulé des recettes de 1,6 milliard de dollars, en hausse de 4% par rapport à 2010.

Les revenus tirés de la publicité nationale étaient de 1,13 milliard (hausse de 2,3%). Et ceux de la publicité locale, de 441 millions (hausse de 8%), selon un rapport du Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC).

«La télévision est à peine retournée au niveau de 1997, note Denis Carmel, directeur, relations médias et affaires parlementaires, du CRTC. Mais la radio est passée au travers la crise économique de 2008 sans remous considérables. Les stations ont continué d'être profitables, particulièrement au Québec. Il y a eu une petite baisse, mais on remarque un retour à la consolidation.»

Plus de stations

À elles seules, les stations FM commerciales canadiennes (francophones, anglophones, ethniques) ont engrangé des revenus de 1,3 milliard. Cette croissance s'explique en partie par la hausse du nombre de stations en exploitation au pays, soit 13 de plus qu'en 2010. Parallèlement, les dépenses ont augmenté d'autant, passant de 1,21 milliard à 1,26 milliard.

Si le nombre de stations AM au pays a diminué de 141 à 134 en 12 mois, les revenus des stations en exploitation ont quand même légèrement augmenté, de 1,2%. En 2011, ils s'établissaient donc à 311 millions.

«La radio est un média qui compose très bien avec l'éclatement des plates-formes de diffusion, note Charles Benoît, vice-président directeur d'Astral Radio qui compte 82 stations au Canada et 1800 employés et contractuels. Globalement au Canada, les stations maintiennent le nombre d'heures d'écoute hebdomadaire, soit 20,5 heures [selon BBM].»

«Devant ce média flexible, les annonceurs ont une rentabilité de l'investissement», souligne Richard Lachance, premier vice-président radio de Cogeco Diffusion qui possède 13 stations au Québec et 700 employés et contractuels.

Le rapport du CRTC dévoile aussi des données sur les 82 stations FM et AM de Radio-Canada au pays, qui ne peuvent tirer des revenus de la vente de publicité. Mais en 2011, grâce à la vente de droits de diffusion et au soutien gouvernemental, les stations FM de Radio-Canada ont eu des revenus totaux de 337 millions, en baisse de 6%. Les dépenses s'élevaient à 310,3 millions. Les investissements en programmation comptaient pour un fort pourcentage de ces dépenses, soit 239 millions.

Parallèlement, la rémunération des stations de radio commerciales au Canada s'est accrue de 5,6% pour s'établir à 676 millions de dollars. En 2011, le milieu comptait 10 576 employés et contractuels. Quant aux stations radiocanadiennes, la rémunération totale du personnel s'élevait à 230,7 millions, en baisse de 2,4%.

Que nous réserve 2012?

À quoi devrait-on s'attendre en 2012? «Le marché ne connaîtra pas de véritable croissance, pense Charles Benoît. Pour une question d'incertitude économique. Il faut dire que 60% de nos revenus publicitaires viennent du commerce de détail.»

«Il faut tenter de se faire entendre sur toutes les plates-formes disponibles, comme les iPhone et tablettes, dit Richard Lachance. Celles-ci créent la possibilité de se doter d'autres parts d'écoute. Ça devient ainsi un véhicule plus performant et donc plus alléchant pour l'annonceur.»

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EN CHIFFRES

1,6 milliard

Recettes totales en 2011 des stations AM et FM du Canada

1,3 milliard

Recettes totales en 2011 des stations FM du Canada

535

Nombre de stations FM en exploitation au Canada

134

Nombre de stations AM en exploitation au Canada