Après avoir lorgné du côté de Boston, Philadelphie et Washington, le premier hébergeur internet européen a choisi de s'installer à Beauharnois, au Québec.

C'est le site qui a séduit Octave Kalba, fondateur de OVH.com, une entreprise familiale basée à Roubaix, en France.

L'ancienne aluminerie d'Alcan, fermée en 2008, lui a semblé faite sur mesure pour accueillir leur type d'entreprise, qui fabrique et exploite des serveurs informatiques dédiés ou mutualisés (cloud). Et les tarifs d'électricité? Ç'a fait partie de la décision. C'est surtout la stabilité de l'approvisionnement en électricité qui est appréciée. Côté prix, il y a des économies comparativement à la France, «mais c'est pas délirant comme différence», dit M. Klaba.

Les Klaba passent actuellement plus de temps de ce côté-ci de l'Atlantique, où ils s'affairent à mettre en route un gros datacenter, comme on dit en France, un des plus gros en Amérique du Nord.

En échange de l'ancienne usine d'Alcan, OVH s'est engagée à investir 127 millions et à créer 120 emplois au cours des trois prochaines années.

Concrètement, l'entreprise veut se doter d'un quartier général pour percer le marché américain. «D'abord la côte Est, New York et Washington et plus tard, l'Ouest, Vancouver et la Californie», précise Octave Klaba.

Gros programme pour l'entreprise fondée en 1999, qui exploite 100 000 serveurs en Europe. Son objectif est de doubler ce nombre et de multiplier aussi par deux son chiffre d'affaires de 120 millions. À plus long terme, l'entreprise veut se doter de 360 000 serveurs et générer 85% de son chiffre d'affaires en terre d'Amérique.

Les premières étapes prévues sur ce long parcours sont New York, Washington, Atlanta et Dallas d'un côté. De l'autre, Ottawa, Toronto, Detroit, Chicago et Dallas.

OVH arrive à Beauharnois avec sa technologie et son savoir-faire. L'entreprise construit ses propres serveurs, plutôt que de les acheter à Dell ou autres. Sa technique de refroidissement à l'eau plutôt qu'à l'air, par exemple, lui permet de réduire considérablement sa facture énergétique.

«Notre avantage, c'est qu'on peut faire profiter nos clients de ces économies», dit Octave Klaba.