Les commandes de biens durables ont rebondi aux États-Unis en avril, selon des chiffres publiés jeudi à Washington par le département du Commerce.

Elles ont augmenté de 0,2% par rapport au mois précédent, en données corrigées des variations saisonnières, a indiqué le Ministère, alors que la prévision médiane des analystes les donnait en hausse de 0,3%.

Selon la nouvelle estimation du gouvernement, les commandes de biens durables ont chuté de 3,7% en mars, soit moins que les 4,0% annoncés début mai.

La hausse d'avril est la plus faible relevée depuis le mois de novembre au moins (à l'exception des baisses recensées en janvier et mars). Elle a été portée par les commandes au secteur des transports (+2,1%), sujettes habituellement à des fortes fluctuations d'un mois sur l'autre.

Les commandes à l'aviation civile ont ainsi rebondi de 7,2% après avoir chuté de 46,6% en mars, tandis que celles au secteur de l'automobile intensifiaient leur progression avec une hausse de 5,6%.

Hors transports, l'indicateur du Ministère a reculé pour le deuxième mois d'affilée, de 0,6%. Les analystes attendaient au contraire une hausse de 1,0%.

Selon les données du Ministère, les commandes de machines-outils ont reculé pour le deuxième mois d'affilée, de 2,8%, tout comme celles d'ordinateurs et de produits électroniques (-0,6%).

En données cumulées pour les quatre premiers mois de l'année, les commandes de biens durables ont progressé de 8,6% sur un an, indique le gouvernement.

Selon ses chiffres, les commandes de biens d'équipement hors défense et aviation ont reculé pour le deuxième mois d'affilée en avril, ce qui n'était pas arrivé depuis février 2011: elles ont reculé de 1,9% après avoir cédé 2,2% en mars.

En glissement annuel, cet indicateur de l'investissement des entreprises dans leur outil de production affiche une hausse de 7,8% sur la période courant du 1er janvier au 30 avril.

À l'exception du secteur de l'automobile, «avril n'a pas été un bon mois» pour les commandes de biens durables, note Paul Edelstein, économiste du cabinet IHS Global Insight.

Peter Newland, de Barclays Capital, estime que les chiffres du Ministère témoignent d'un début de trimestre «mou» en matière d'investissement des entreprises, et indique avoir revu en baisse de 0,1 point sa prévision de croissance du PIB américain pour le deuxième trimestre, à 2,4% en rythme annualisé.

Le cabinet Macroeconomic Advisers indique avoir abaissé la sienne de 0,2 point, à 2,5%.

Selon la première estimation officielle publiée fin avril, la croissance économique des États-Unis a atteint 2,2% au premier trimestre.

De façon chronique, les commandes de biens durables sont freinées au premier mois de chaque trimestre, et pour M. Newland, comme pour Joseph Lavorgna, de Deutsche Bank, la croissance de l'investissement des entreprises devrait se raffermir dans les mois qui viennent.