Les ventes au détail ont fortement ralenti aux États-Unis en avril, où elles ont enregistré leur hausse la plus faible depuis le début de l'année, selon des chiffres publiés mardi à Washington par le département du Commerce.

Elles ont progressé de 0,1% en données corrigées des variations saisonnières et des jours ouvrés par rapport au mois précédent, indique le Ministère, qui a revu en baisse de 0,1 point à 0,7% la hausse des ventes de mars, et d'autant celles de février à 1,0%.

Le ralentissement dont témoignent ces chiffres est plus marqué que le pensaient les analystes. Leur prévision médiane donnait en hausse de 0,2% l'indice du Ministère qui mesure les ventes des détaillants et de la restauration.

En glissement annuel, précise le gouvernement, ces ventes ont augmenté de 6,4% en avril.

Par rapport à mars, la majorité des composantes de l'indice du Ministère (9 sur 13) ont augmenté. La plus forte baisse (-1,8%) a été mesurée dans le secteur des matériaux de construction et de l'équipement de jardin.

Selon le Ministère, les magasins d'habillement ont vu leur chiffre d'affaires baisser de 0,7%, et celui des pompes à essence, très sensible aux variations des cours des carburants, a reculé de 0,3%.

Les ventes du secteur automobile, dont le volume représente près de 20% du total de l'indice, ont augmenté de 0,5% en avril, soit 0,3 point de plus qu'en mars, indique le gouvernement.

Exclusion faite des ventes du secteur automobile (qui peuvent fluctuer fortement d'un mois sur l'autre) et de celles des stations-essence, l'indice du Ministère a connu en avril sa hausse la plus faible depuis le début de l'année (0,1% contre 0,8% en mars).

L'indice du Ministère donne une première idée de l'évolution de la consommation des ménages. Cet aperçu est cependant très partiel dans la mesure où il exclut la grande majorité des services qui représentent environ les deux tiers des dépenses de consommation des Américains.

Economiste du cabinet Briefing, Jeffrey Rosen, explique que la faible hausse des ventes de détail résulte essentiellement de la baisse des prix de l'essence et du contre-coup de la douceur inhabituelle de l'hiver qui avait dopé certains secteurs comme en témoigne la chute des ventes de matériaux de construction. C'est également l'avis de Leslie Levesque du cabinet IHS Global Insight.

Les analystes de RDQ Economics estiment que les ventes d'avril permettent d'espérer pour le deuxième trimestre une croissance de la consommation des ménages de l'ordre de 2,75% en rythme annualisé par rapport au premier.

Selon le gouvernement, la consommation des ménages a augmenté aux États-Unis de 2,9% au premier trimestre, ce qui a assuré plus des neuf dixièmes des 2,2% de croissance économique du pays lors de la période.