Facebook a annoncé jeudi une fourchette de prix pour les actions qu'il va mettre sur le marché dans deux semaines, confirmant que ce sera la plus grosse introduction en Bourse de la net-économie, même si sa valorisation s'annonce inférieure à ce qui avait été évoqué récemment.

Quelque 337,4 millions d'actions doivent être mises en vente entre 28 et 35 dollars, dont près de 47% seront vendues par des actionnaires actuels, y compris le jeune PDG fondateur de l'entreprise, Mark Zuckerberg.

La société de Menlo Park (Californie) a indiqué qu'elle pensait tirer 5,6 milliards de dollars net de l'opération, hors frais et commissions.

Facebook prévoit d'être coté sous le signe FB au marché Nasdaq, très probablement à compter du 18 mai.

Au total, la fourchette de prix annoncée représente une valorisation de quelque 70 à 87,5 milliards de dollars, en prenant pour base l'existence de 2,5 milliards d'actions, ce qui reste bien en deçà des 100 milliards de dollars qui étaient évoqués récemment pour le site aux plus de 900 millions d'utilisateurs, fondé il y a huit ans.

L'analyste Lou Kerner, fondateur du Social Internet Fund et expert du secteur, avait estimé que Facebook offrirait ses titres à la vente entre 38 et 40 dollars. «Il pourrait fixer un prix plus bas au début, pour pouvoir ensuite le relever et créer de l'excitation», faisait-il valoir jeudi.

Au total, la mise en vente de plus de 337,4 millions d'actions représenterait une opération à 10,63 milliards de dollars (au prix moyen unitaire de 31,50 dollars par action), soit la plus grosse entrée sur le marché d'une entreprise de la net-économie.

Cela serait la 11e plus grosse entrée en Bourse de tous les temps, selon un classement établi par le cabinet Renaissance Capital, spécialisé dans les introductions en Bourse.

La valorisation estimée pour Facebook en fait aussi l'entreprise de la net-économie à la plus forte capitalisation au moment de son entrée en Bourse, éclipsant largement les 23 milliards de dollars que valait Google lorsqu'il a fait ses premiers pas d'entreprise cotée en 2004.

La semaine dernière, Facebook avait révélé une chute de 10% sur un an de son bénéfice au premier trimestre, à 137 millions de dollars, assortie d'une décélération du chiffre d'affaires, en hausse tout de même de 45% à 1,06 milliard de dollars.

L'an dernier le chiffre d'affaires annuel avait presque doublé (+88%) par rapport à 2010, à 3,71 milliards de dollars.

À cette occasion, Facebook, qui vient d'annoncer deux grosses acquisitions, celle de la start-up de photos Instagram pour «environ un milliard de dollars», et celle d'un lot de brevets en passe d'être achetés par Microsoft (coût de 550 M USD pour Facebook), avait fait le point sur ses liquidités.

Elles étaient restées stables sur trois mois à 3,91 milliards de dollars, prouvant si certains en doutaient que l'entrée en Bourse n'a pas pour but essentiel de ramasser des capitaux, mais de donner à l'entreprise une existence publique plus conforme à son importance économique.

Le document publié jeudi précise par ailleurs que M. Zuckerberg, qui s'est garanti 57,3% des droits de vote, vendra quelque 30,2 millions d'actions, soit un produit d'environ 951 millions de dollars au prix moyen annoncé, dont l'essentiel devrait servir à payer une facture fiscale.

Il est aussi indiqué que M. Zuckerberg, dont le salaire actuel est de 500.000 dollars, sans compter des primes pouvant doubler sa rémunération, ne percevra plus qu'un dollar de salaire annuel à compter du 1er janvier 2013.