Le Canada va prêter main-forte aux enquêteurs suisses qui se penchent sur le cas d'un ancien dirigeant de SNC-Lavalin, a affirmé hier le ministre des Affaires étrangères, John Baird.

Riadh Ben Aïssa, ancien haut dirigeant de la multinationale québécoise du génie-conseil, a été arrêté et emprisonné en Suisse. Il est soupçonné de blanchiment d'argent et de corruption dans des affaires conclues en Afrique du Nord.

Questionné par l'opposition aux Communes, hier, le ministre des Affaires étrangères a qualifié de «très sérieuses» les allégations qui pèsent contre SNC-Lavalin.

«Il y a des enquêtes très sérieuses en cours, a affirmé M. Baird. Le gouvernement va faire tout en son pouvoir pour soutenir ces enquêtes, et les assister dans la mesure du possible. Quiconque enfreint la loi devrait en subir les conséquences.»

Le Nouveau Parti démocratique a demandé au gouvernement Harper s'il était au courant des soupçons qui pèsent sur l'entreprise au moment où il lui a cédé Énergie atomique du Canada, une ancienne société de la Couronne, en juin 2011.

SNC-Lavalin n'était pas au courant

Par ailleurs, SNC-Lavalin affirme n'avoir jamais été jointe par les autorités tunisiennes, qui enquêtent sur l'attribution d'un contrat de 320 millions décroché en 2010.

La Presse a révélé hier qu'une commission d'enquête sur la corruption créée après la chute du régime Ben Ali a découvert un document incriminant pour la société montréalaise. Il s'agit d'une lettre adressée par un membre de la firme au gendre du président, Sakher el-Materi, à propos de la construction d'une centrale thermique à Sousse.

«Nous n'avons jamais été contactés par les autorités au sujet d'une telle enquête», a affirmé la porte-parole de l'entreprise, Leslie Quinton, dans un courriel à La Presse Canadienne.

«Nous demeurons engagés envers nos gens et nos projets en Afrique du Nord et nous comptons honorer ces engagements.»

Avec La Presse Canadienne