L'ancien magnat de la presse Conrad Black recouvrera la liberté en fin de semaine prochaine après avoir purgé un peu plus de la moitié de la peine de 13 mois qui lui restait à accomplir aux États-Unis pour fraude et obstruction à la justice, a-t-on appris de source judiciaire.

«Il est prévu que M. Black sorte le 5 mai, mais comme ce sera un samedi il est probable qu'il sorte vendredi», a indiqué à l'AFP Chris Burke, porte-parole de l'administration pénitentiaire américaine.

Dans l'immédiat ses avocats n'ont pas souhaité commenter la libération de leur client de la prison de Coleman, dans le centre de la Floride (sud-est).

Conrad Black, 67 ans, était sorti de prison en juillet 2010 après une décision de la Cour suprême qui avait trouvé une faille dans la loi fédérale sur la fraude en vertu de laquelle il avait été condamné à 78 mois de prison.

Dans le sillage de cette décision, la cour d'appel fédérale de Chicago avait annulé en octobre deux des quatre verdicts de culpabilité, mais en avait maintenu deux autres, pour fraude et obstruction à la justice.

Ses avocats avaient plaidé en juin pour qu'il ne soit condamné qu'à 29 mois de détention - soit le temps qu'il avait déjà passé en prison. Mais la juge Amy St. Eve lui a infligé une peine de 42 mois. Début septembre, il a donc été de nouveau emprisonné afin de purger les 13 mois lui restant à accomplir.

Conrad Black a été à la tête, dans les années 90, de l'empire de presse Hollinger comprenant notamment le Daily Telegraph, le Jerusalem Post, le Chicago Sun-Times ou encore le National Post de Toronto. En 2001, il a renoncé à sa nationalité canadienne pour la britannique afin de siéger à la Chambre des Lords.

Avec ses associés, il a été accusé d'avoir détourné jusqu'à 60 millions de dollars entre 1999 et 2001, mais il n'a été reconnu coupable en première instance que d'avoir détourné, via l'attribution de bonus, 6,1 millions de dollars lors de la cession de journaux.