Bonne nouvelle pour les équipes qui évoluent au sein de l'accélérateur d'entreprises montréalais Founder Fuel: la Banque de développement du Canada (BDC) offrira un financement de 150 000$ aux équipes qui réussiront avec succès ce «camp d'entraînement» pour jeunes entrepreneurs.

La division capital-risque de la BDC débloque en effet 6 millions de dollars sur deux ans pour soutenir les poulains actuels et futurs de Founder Fuel. Cet accélérateur accueille de jeunes entreprises pendant trois mois à la Maison Notman, à Montréal, et tente de les propulser vers le succès en leur fournissant autant de l'argent et des bureaux que du mentorat et des contacts. L'affaire est dirigée par Real Ventures, un fonds de capital-risque montréalais.

«Pour la ville de Montréal et le Québec, Founder Fuel est une bouffée d'air frais. L'initiative nourrit tout l'écosystème et la soutenir s'inscrit dans notre mission», a expliqué Senia Rapisarda, vice-présidente, initiatives et investissements stratégiques, à la BDC.

L'organisation offrira des «billets convertibles» de 150 000$ aux équipes qui, à la fin du programme, semblent avoir le potentiel d'intéresser les investisseurs. Le financement prendra la forme d'un prêt à court terme qui pourra être converti en actions de l'entreprise si celle-ci décroche du financement additionnel.

L'initiative vise à combler le vide qui existe parfois au moment où les entreprises quittent le programme d'accélération. Si certaines équipes décrochent tout de suite du financement, plusieurs doivent attendre typiquement de 6 à 12 mois avant de recueillir du capital.

«Il y a une période où il n'y a personne dans le portrait, et c'est là qu'on veut intervenir. Trop d'entreprises ne passent pas au stade suivant à cause d'un manque de capital d'exploitation», dit Mme Rapisarda. La BDC court ainsi un risque: à ce stade, les entreprises sont très jeunes. Si elles échouent, elles possèdent peu d'actifs et la BDC peut facilement perdre sa mise.

La BDC soutenait déjà deux autres accélérateurs au pays, soit Growlab, à Vancouver, et Extreme Startups, à Toronto. Mme Rapisarda dit avoir choisi Founder Fuel pour la qualité des mentors qui conseillent les entrepreneurs et les liens développés par l'accélérateur à l'international, notamment avec les milieux technos et financiers de New York et Boston.

Ian Jeffrey, directeur général de Founder Fuel, croit que le soutien de la BDC créera une aura positive autour de l'accélérateur et donnera de la crédibilité aux entreprises qui en sortent.

«Pour l'entrepreneur, c'est très, très attrayant d'avoir l'occasion de toucher 150 000$, dit-il. Je pense qu'il faut s'attendre à voir encore plus d'équipes chercher à se joindre à l'accélérateur. Et je peux vous dire que notre cohorte actuelle est ravie et que les équipes sont plus motivées que jamais à faire progresser leur entreprise.»