Davantage de Canadiens reconnaissent avoir possiblement atteint le niveau maximal d'endettement, même s'ils disent croire se trouver actuellement dans une zone de confort, selon une nouvelle étude.

Cette enquête annuelle, rendue publique mardi par la firme comptable PricewaterhouseCoopers (PwC) et réalisée par Léger Marketing, démontre que les deux tiers des personnes interrogées estiment que leur niveau d'endettement est acceptable.

Toutefois, 63% des Canadiens ont confié vouloir abaisser leur niveau d'endettement au cours de la prochaine année - une hausse de 4,5% depuis l'an dernier - et plusieurs ont indiqué avoir l'intention de réduire leurs dépenses discrétionnaires pour y parvenir.

«Ce confort est probablement dû à nos actifs immobiliers élevés et nos faibles taux d'intérêt, qui font paraître la dette minime par rapport à la valeur de la propriété et la rende facile à assumer de mois en mois», a affirmé PwC dans un communiqué de presse.

À l'occasion d'un récent entretien, le gouverneur de la Banque du Canada, Mark Carney, a lancé une mise en garde contre une telle dynamique, dans le cadre de laquelle les ménages comptent sur la valeur de leur résidence et la faiblesse des taux d'intérêt pour justifier leur niveau d'endettement.

Après avoir rappelé que le rapport entre l'endettement et le revenu disponible des ménages atteignait près de 150%, M. Carney a observé que les Canadiens n'avaient jamais été aussi endettés. Cela ne pose aucun problème en autant que la valeur des habitations demeure élevée et que les taux d'intérêt restent à leur faible niveau actuel, a-t-il ajouté.

Si les prix des habitations diminuent, les Canadiens pourraient toutefois voir leurs actifs nets chuter tandis qu'augmenteraient les taux d'intérêt et, en conséquence, leurs paiements hypothécaires. Même un retour à la normale des taux rendrait 10% des ménages vulnérables.

Les résultats de l'enquête de PwC laissent croire que les Canadiens ont saisi le message.

Soixante-neuf pour cent des personnes interrogées ont dit qu'elles seraient prêtes à retarder l'achat d'une nouvelle voiture, contre 64% l'an dernier.

De même, 62% des Canadiens sont disposés à retarder l'achat d'une maison neuve ou leurs projets de rénovation, comparativement à 56% l'an dernier, et 61% sont prêts à attendre avant de se procurer de nouveaux produits électroniques, contre 59% il y a un an.

Le directeur des services financiers nationaux de PwC, John MacKinlay, a précisé que 47% des personnes interrogées craignaient de ne pouvoir rembourser leurs dettes, tandis que 46% s'inquiétaient de la santé de l'économie et que 33% redoutaient l'instabilité des marchés financiers.

Le sondage a été mené en décembre auprès de 1200 Canadiens. Un échantillon de cette taille est associé à une marge d'erreur de plus ou moins 2,8 points de pourcentage, 19 fois sur 20.