Un trader français de JPMorgan Chase intrigue les marchés avec ses prises de position massives et optimistes, qui ont incité des investisseurs spéculatifs à en prendre le contre-pied, affirme le Wall Street Journal vendredi, même si la banque américaine ne confirme pas ces investissements.

Surpris par le volume de ses paris, les courtiers ont surnommé «la baleine de Londres» - il travaille depuis la capitale britannique - l'opérateur de marchés Bruno Michel Iksil, décrit par le Wall Street Journal comme «discret».

Selon le quotidien financier, M. Iksil avait investi de gros montants au nom de la banque dans des produits d'assurance, les «credit default swap» (CDS), qui sont des contrats de protection financière destinés à se protéger d'un éventuel défaut de paiement d'une institution.

En cas de faillite de l'organisation concernée, celui qui a vendu le CDS doit verser une certaine somme à l'acheteur, comme dans le cas d'une assurance. Or M. Iksil s'est récemment mis à vendre ces CDS. Le trader de JPMorgan fait donc un pari optimiste, puisqu'il estime qu'il n'aura pas à verser de «prime» aux acheteurs de ces CDS.

Les volumes concernés étaient tellement importants que «récemment, en partie à cause de mouvements de marchés ayant pu résulter des opérations de M. Iksil, d'autres fonds spéculatifs et autres investisseurs ont fait des paris opposés» et misent donc sur une faillite des institutions concernées, ajoute le Wall Street Journal, citant des sources proches du dossier.

Selon les sources du quotidien financier, M. Iksil a gagné 100 millions de dollars par an ces dernières années en travaillant pour le principal bureau d'investissement (Chief investment office, CIO) de JPMorgan.

«Nous ne confirmons pas ces investissements. Beaucoup de détails dans l'article sont faux», a affirmé à l'AFP un porte-parole de JPMorgan, Joseph Evangelisti.

«Notre CIO fait des investissements de long terme dans le cadre d'une couverture macroéconomique pour notre bilan global», a-t-il ajouté.

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