La descente infernale de Research in Motion (T.RIM) en Bourse ces deux dernières années semble décourager tout le monde, jusqu'au gouvernement fédéral. Le ministre des Finances Jim Flaherty a d'ailleurs laissé entendre qu'il ne s'opposerait pas à une éventuelle offre d'achat de RIM par une société étrangère.

«Nous souhaiterions que RIM redevienne ce qu'elle était auparavant: une société canadienne innovatrice qui connaît beaucoup de succès, mais ils sont seuls responsables pour leur destinée», a ainsi affirmé le ministre, quelques jours après que RIM ait publié des résultats trimestriels à nouveau fort décevants.

En fait, advenant une offre d'achat d'une société étrangère, Ottawa ne serait pas le plus important observateur indépendant à suivre de près la transaction. Le plus important client de RIM à l'heure actuelle demeure le département américain de la Défense, et sans doute qu'un changement de direction pour son fournisseur d'appareils de communication sécurisés le ferait sourciller.

À moins, bien sûr, que l'éventuel acquéreur soit bien connu de ses dirigeants. Depuis au moins un an, Microsoft, Nokia et Samsung, notamment, ont été l'objet de telles spéculations.

Voyant la part de marché de ses téléphones BlackBerry diminuer mois après mois, le PDG de RIM, Thorsten Heins, n'a pas l'air plus enthousiaste que ses critiques. «Ça prend un changement significatif de stratégie», a-t-il dit. En fait, si on se fie à ses propos, la porte semble tout ouverte à ce que le fabricant canadien cesse simplement de vendre des téléphones intelligents.

En se consacrant plus spécifiquement sur les services professionnels s'adressant aux entreprises, RIM pourrait effectivement suivre la recommandation de plusieurs analystes et concurrents, et se concentrer sur ses outils logiciels et ses serveurs pour entreprises, laissant ses rivaux actuels prendre le relais du côté des appareils mobiles.