La récession a été dure pour le golf, un sport étroitement lié à la finance, à l'automobile et à l'immobilier, trois secteurs de l'économie américaine en difficulté. Mais comme un golfeur réussissant sa sortie de fosse de sable pour la normale, la PGA a réussi à se tirer d'impasse. «Le ralentissement économique a eu des conséquences, mais nous étions prêts», dit Mike Stevens, président du Circuit des Champions de la PGA, un circuit de 26 tournois pour les meilleurs golfeurs de 50 ans qui s'arrêtera en juin prochain au Club de golf de la Vallée du Richelieu pour le Championnat de Montréal.

Moins de joueurs, plus de clients

Le golf diminue peut-être en popularité, les finances de la PGA ne s'en ressentent pas trop. Les revenus totaux de la PGA, qui exploite trois circuits (PGA, Nationwide et Circuit des Champions), ont diminué de 9% en 2009 avant de remonter à 528 millions en 2010, soit une baisse de 2% sur deux ans. «Nos assistances sont en hausse depuis trois ans», dit Mike Stevens. Entre 2008 et 2010, la rémunération des joueurs a diminué de 391 à 386 millions (-1,3%) et les dons aux oeuvres de bienfaisance de 84 à 80 millions (-4,8%). «Il a fallu puiser dans notre fonds de réserve prévu au cas où notre prochain contrat télé ne serait pas aussi important», dit Mike Stevens. Ce ne fut pas le cas: le nouveau contrat télé, d'une durée de neuf ans, générera davantage par année que les 400 millions de droits télé en 2011.

Les malheurs de Tiger...

...font le bonheur du Circuit des Champions? C'est l'hypothèse de Mike Stevens, qui préside le circuit de la PGA pour les joueurs ayant passé le cap de la cinquantaine. «Plusieurs amateurs de golf ont délaissé un peu la PGA pour s'intéresser au Circuit des Champions», dit Mike Stevens, qui se réjouit de la victoire de Tiger Woods dimanche dernier, sa première dans un tournoi officiel depuis 2009. «Plus il y a de gens qui regardent le golf à la télé à cause de Tiger, mieux c'est pour nous tous», dit-il.

Quand Québec et Ottawa sont de la partie

Pour faire venir le Circuit des Champions à Montréal, les gouvernements du Canada et du Québec ont déboursé environ 5,5 millions sur trois ans. Cette année, la subvention sera d'environ 1 million de dollars sur un budget total de 5 millions. Synchro Sports, l'entreprise qui organise le tournoi, estime les retombées économiques à environ 20 millions. Environ 10% des 50 000 spectateurs proviendront de l'extérieur du Québec et 5% de l'extérieur du pays. «Plusieurs de nos tournois reçoivent une aide des gouvernements, dit Mike Stevens. À long terme, c'est astucieux d'investir de l'argent public pour faire du Québec une destination de golf, même si vous ne verrez peut-être pas tous les bénéfices durant le tournoi.»

Une société distincte

Le Québec fait figure de société distincte sur le Circuit des Champions. À l'exception d'un tournoi majeur en Écosse, le Championnat de Montréal est la seule étape du Circuit des Champions à l'extérieur des États-Unis. Mais surtout, c'est le seul tournoi dont le nom n'est pas commandité! Le nom d'un tournoi vaut environ 7 millions dans la PGA et 2,5 millions sur le Circuit des Champions. Ensemble, les quatre principaux commanditaires du Championnat de Montréal, Desjardins, Nespresso, Lexus et Jean Coutu, versent environ 2 millions. L'entente entre la PGA, un organisme sans but lucratif, et Synchro Sports pour la présentation du Championnat de Montréal prend fin cette année, mais les deux parties ont bon espoir de la renouveler pour plusieurs années.

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EN QUELQUES MOTS

- Propriétaire du Circuit de la PGA, du Circuit Nationwide et du Circuit des Champions

- Profits opérationnels (avant bourses et dons) 528 millions

- Rémunération des joueurs 386 millions (73% des profits opérationnels)

- Dons à des organismes de bienfaisance 80 millions (15% des profits opérationnels)

(Pour l'année 2010) Source : PGA

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CHAMPIONNAT DE MONTRÉAL

Budget : 5 millions

Bourse aux joueurs : 1,8 million

(Pour l'année 2012)