Le gouvernement Harper prend la défense de la Société Radio-Canada (SRC) à propos des attaques dont celle-ci fait l'objet de la part de son concurrent privé, Quebecor Media.

Dans une note du Conseil privé datée du 7 septembre dernier dont La Presse Canadienne a obtenu copie, il est écrit qu'il n'existe dans la politique d'achat de publicités ou de promotions de la SRC ou de son pendant anglophone CBC aucune mesure excluant systématiquement les publications ou médias appartenant à Quebecor.

Depuis plus de deux ans, le président et chef de la direction de Quebecor, Pierre-Karl Péladeau, se plaint que la société d'État n'achète jamais de publicités dans les publications de son groupe. Le 23 janvier dernier, dans une lettre ouverte écrite à son homologue de la SCR et de CBC, Hubert Lacroix, M.Péladeau laissait entendre que le diffuseur pourrait vouloir se venger de Quebecor, une allusion aux fréquentes critiques des dépenses de la société d'État émises par des médias appartenant à Quebecor.

Wayne Wouters, greffier du Conseil privé, soutient que la SRC et CBC n'ont jamais rejoint autant de Canadiens qu'en ce moment grâce, notamment, à leur approche efficace en matière de publicité et de marketing.

Serge Sasseville, vice-président de Quebecor, dit avoir été très surpris par le contenu de la note du Conseil privé, signalant que l'entourage du premier ministre Stephen Harper n'a jamais contacté Quebecor pour obtenir davantage d'informations. M.Sasseville soutient que deux lettres récentes de Quebecor à la SRC et CBC démontrent clairement que les médias de Quebecor ont été boycottés par la société d'État.

Marco Dubé, porte-parole de Radio-Canada, réplique que le diffuseur public a bel et bien acheté des publicités chez Quebecor au fil des dernières années, mais pas récemment. Il fait d'autre part remarquer que Quebecor n'achète pas de publicités chez Radio-Canada/CBC.

Le mois dernier, La Presse Canadienne rapportait que Quebecor menaçait d'intenter des poursuites si la SRC ne modifiait pas ses politiques d'achat de publicités, mais Serge Sasseville affirme que son entreprise n'a encore rien initié de tel.