Après les récents propos du premier ministre Stephen Harper, qui souhaite que le fabricant des téléphones BlackBerry, Research In Motion (RIM), demeure une compagnie canadienne, il y a fort à parier que les acheteurs se feront rares, ont prévenu des experts, lundi.

Le premier ministre Harper aimerait que RIM [[|ticker sym='T.RIM'|]] «connaisse le succès et continue de croître en tant qu'entreprise canadienne», selon ce qu'a rapporté l'agence Reuters.

Une offre d'achat hostile a donc peu de chances de se produire après de tels propos par le premier ministre, a souligné l'analyste en télécommunications Troy Candall.

Les acheteurs potentiels semblent aussi se faire rares dans le cas de RIM.

Tous ceux qui auraient pu acheter la société canadienne ont depuis conclu des partenariats avec d'autres entreprises ou en ont tout simplement acheté une autre, a expliqué M. Crandall, de la firme MacDougall, MacDougall & MacTier.

Les commentaires de M. Harper, tenus la semaine dernière, reflètent les craintes du gouvernement quant à un trop grand nombre d'entreprises canadiennes ensevelies ou rachetées par des intérêts étrangers, ce qui pourrait nuire à l'économie nationale.

La plupart des compagnies de l'industrie canadienne de l'acier, de même que les producteurs principaux de nickel et d'aluminium ont, au cours des dernières années, été rachetés par des entreprises américaines ou internationales.

Ottawa s'est toutefois interposé en 2008 dans le rachat d'une compagnie de conception de systèmes spécialisés de radars, MacDonald, Dettwiler and Associates Ltd, en plus de stopper en 2010 la transaction de 40 milliards de dollars US de PotashCorp avec la plus grande société minière du monde, l'australienne BHP Billiton.

Le gouvernement fédéral s'est aussi rendu jusqu'en cour pour contester les plans de U.S. Steel de couper dans les emplois de l'ancienne installation de Stelco, dans le sud de l'Ontario.

Après une bataille juridique, Ottawa avait obtenu des garanties de la part du fabricant américain d'acier, qui s'était engagé dans de futurs emplois et des investissements à Stelco, dont la vente en 2007 avait été approuvée par Investissement Canada.

RIM a fait l'objet de pressions récemment de la part de ses actionnaires pour sa mise en vente, ou à tout le moins pour disposer de certains actifs.