Un ancien directeur de Nortel Networks appelé à témoigner dans le procès pour fraude de trois anciens dirigeants de la société a affirmé, vendredi, que les réserves d'ajustements de Nortel avaient été inscrites en toute légitimité aux résultats financiers du début 2003 parce qu'il n'y avait plus de raison de les retenir.

Cet aspect est central dans le procès, car les avocats de la Couronne font valoir que l'ancien chef de la direction Frank Dunn et d'autres hauts dirigeants ont encouragé l'inscription d'un certain nombre de provisions dans les résultats financiers pour donner l'illusion que la société avait renoué avec la rentabilité et ainsi empocher d'importantes primes. La poursuite qualifie cette technique de frauduleuse.

Dans son témoignage, l'ancien directeur de la planification et des procédures analytiques chez Nortel, Brian Harrison, a expliqué le raisonnement qui a motivé l'ajout de 24 millions aux résultats financiers.

Le contre-interrogatoire de M. Harrison vient appuyer l'argumentaire de la défense, qui soutient que l'inscription des fonds a été approuvée par des vérificateurs externes.

L'ex-directeur a affirmé que de nombreux éléments ont été inclus dans les états financiers de la société au début de l'année 2003 parce qu'il n'y avait plus de raison de les retenir.

M. Dunn, l'ancien vice-président aux finances Douglas Beatty et l'ex-contrôleur Michael Gollogly sont accusés d'avoir encouragé les employés de Nortel à utiliser certaines réserves d'argent afin de manipuler les états financiers et ainsi satisfaire les objectifs de la société, ce qui leur permettait et d'encaisser des primes de performance.

Les avocats de la défense soutiennent que les hauts dirigeants n'avaient aucune raison de falsifier les comptes de Nortel lors des deux premiers trimestres de 2003 puisque ceux-ci auraient encaissé des primes de près de 10 millions même s'il avait fallu se fier aux chiffres publiés à la suite de deux révisions des états financiers réalisées pour ces périodes.