Relégué au second plan par le décès de Steve Jobs, l'iPhone 4S a tout de même propulsé Apple (AAPL) vers des revenus supérieurs à 46,3 milliards US au dernier trimestre. Avec un calendrier chargé en 2012, le fabricant californien continue de faire fi d'une concurrence sur la défensive plus que jamais, Research in Motion en tête.

Pour son premier trimestre de 2012, Apple a publié des résultats financiers que Tim Cook, son PDG, qualifie lui-même «d'exceptionnels». Tous les feux sont au vert: un bénéfice net légèrement supérieur à 13 milliards US et un bénéfice par action de 13,87$US, grâce à 37 millions d'iPhone et 15,4 millions de tablettes iPad vendus en trois mois. Son titre a instantanément pris plus de 8% en Bourse, à 454,21$US.

«Imaginez, c'est une année creuse pour Apple», s'est amusé à dire Tim Bajarin, analyste pour la firme Creative Strategies, en Californie.

Les experts sont soufflés. Ils prévoyaient un revenu de 38,92 milliards US pour le trimestre, et un bénéfice par action de 10,04$US. Apple ciblait plutôt les 37 milliards US. Finalement, les résultats publiés hier doublent pratiquement les 26,74 milliards US de l'année précédente.

Le plus récent modèle de sa gamme iPhone a propulsé les ventes de la société californienne vers de nouveaux records, surpassant de loin les 28 à 30 millions de ventes que lui prédisaient les experts, pour une hausse de ses ventes de 128% en un an.

«Il y avait une demande si forte pour un iPhone plus performant que les acheteurs ont fait fi de l'absence d'un écran plus grand ou d'un nouveau boîtier», explique M. Bajarin. «En plus, contrairement aux appareils Android, l'iPhone continue de séduire les entreprises, ce qui lui permet en plus de faire des gains importants dans la cour même de Research in Motion.»

En partie pour cette même raison, ajoute-t-il, les résultats de la tablette iPad ont aussi surpassé les attentes. On croyait l'iPad en proie à une vive concurrence provenant d'Amazon et de son Kindle Fire et d'une nouvelle génération de portables ultraminces, incarnée, non sans ironie, par le MacBook Air d'Apple. Les acheteurs qui lorgnaient un iPad pour Noël n'ont finalement pas changé d'idée. Les ventes de Mac ont quant à elles crû de 26%, à 5,2 millions d'exemplaires.

De grosses nouveautés en 2012

Ces résultats laissent présager une excellente année à venir pour la deuxième société en importance cotée en Bourse. Apple n'a pas lancé de véritable nouveau produit en 2011. Ce sera tout le contraire cette année. Outre une troisième génération de l'iPad et un iPhone entièrement redessiné, une mise à jour de ses Mac devrait contribuer à gonfler ses ventes d'au moins 14%, selon les prévisions.

Malgré plusieurs indications du contraire, l'analyste américain Gene Munster continue d'espérer un téléviseur Apple branché à l'internet et, surtout, à la boutique virtuelle iTunes. Cela placerait la société de Tim Cook aux portes d'un marché potentiel de 66 milliards US, et dont la valeur est appelée à doubler d'ici cinq ans, selon les études à ce sujet.

«La croissance d'Apple va continuer de surprendre le marché. L'annonce de nouveaux produits va susciter une effervescence qu'on n'a pas vue depuis quelques années autour d'Apple et ça stimulera sa croissance», estime-t-il.

Tous ne partagent pas cet optimisme. «À ce stade-ci, tout ce qui touche à un téléviseur Apple pour 2012 semble hautement spéculatif. Je pense qu'il faudra attendre encore au moins un an avant de voir un tel produit se matérialiser», croit Tim Bajarin.