Alors que de nouvelles rumeurs de prise de contrôle circulaient au sujet de Research In Motion (RIM) et faisaient grimper le titre de l'entreprise, mercredi, des analystes ont estimé peu probable que le fabricant des téléphones intelligents BlackBerry soit acquis dans un avenir rapproché.

«Je crois que le conseil d'administration donnera une chance aux co-chefs de la direction, envers lesquels il a tendance à se montrer sympathique, parce que l'action valait 50$ il y a six mois», a affirmé Anil Doradla, analyste de William Blair & Co.

Reuters a rapporté mercredi que le détaillant en ligne Amazon.com avait récemment approché RIM afin de discuter d'une éventuelle prise de contrôle, ajoutant que la compagnie de Waterloo, en Ontario, avait rejeté cette possibilité.

Par le passé, Microsoft et Nokia ont également tâté le terrain, mais leurs avances ont pareillement été refusées par RIM. Samsung, joueur de plus en plus important au sein du secteur de la téléphonie sans fil, a aussi été présenté comme un éventuel acheteur.

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Il est peu vraisemblable qu'Amazon, Microsoft ou Nokia se porte au secours de RIM, a estimé Kris Thompson, analyste chez Financière Banque Nationale.

«Nous continuons à voir comme très improbables à court terme les fusions et acquisitions impliquant RIM, compte tenu de la performance lamentable et des perspectives incertaines de la compagnie», a écrit M. Thompson dans une note de recherche.

En dépit de l'évaluation de la situation faite par les analystes, les actions de RIM ont progressé mercredi de tout près de 10%, ou 1,27$, pour clôturer à 14,17$ à la Bourse de Toronto, à la suite de la publication de la nouvelle concernant Amazon.

RIM a dernièrement déçu les investisseurs en reportant jusqu'à la fin de 2012 la mise en marché de la prochaine génération de ses appareils BlackBerry, en raison de délais dans l'obtention de puces électroniques. Ses résultats financiers ont également été jugés décevants.

L'analyste Tim Long, de BMO Marchés des capitaux, a indiqué qu'une acquisition était improbable en raison du modèle d'affaires adopté par RIM.

RIM met au point et fabrique son propre système d'exploitation et l'installe dans ses appareils, livrant un produit complet. La compagnie fournit également à une clientèle du milieu des affaires un service de courriel sécurisé et encodé.

«RIM est le seul fabricant de matériel et fournisseur de services hybride», a-t-il rappelé dans une note.

L'un des actionnaires de RIM, Vic Alboini, a jugé que la compagnie serait acquise d'un bloc ou vendue à la pièce.

La capacité de RIM à assurer en toute sécurité la transmission de courriels au moyen d'un BlackBerry devrait être proposée aux utilisateurs des autres téléphones intelligents, a-t-il estimé.

Le BlackBerry de la compagnie canadienne perd du terrain face au iPhone d'Apple et aux appareils qui utilisent le système d'exploitation Android de Google. Cette année, RIM a vu sa part du marché américain des téléphones intelligents chuter à environ 10%.

RIM a récemment affiché un bénéfice trimestriel en forte baisse à 256 millions $ US, alors qu'il avait été de 911 millions $ US lors de la même période il y a un an.