La «guerre des hebdos» que se livrent Quebecor (T.QBR.B) et Transcontinental (T.TCL.A) devrait se calmer un peu l'an prochain.

C'est du moins ce qu'a prédit jeudi le président et chef de la direction de Transcontinental, François Olivier, au cours de la téléconférence tenue avec les analystes financiers pour commenter les résultats du quatrième trimestre.

«Il reste peut-être quelques territoires où acquérir (des journaux hebdomadaires) ou en lancer de nouveaux, mais certainement moins qu'il y en avait au début de cette année», a-t-il déclaré.

Au cours des derniers mois, Quebecor a lancé plusieurs hebdomadaires dans des régions où Transcontinental était présente depuis longtemps, notamment en banlieue de Montréal. Les deux rivales ont également acquis des journaux indépendants pour accroître leur rayonnement.

C'est sans compter que l'entreprise de Pierre Karl Péladeau concurrence désormais Transcontinental dans la distribution de circulaires.

Cette «guerre» s'est traduite par une chute des tarifs publicitaires dans un marché qui souffrait déjà de décroissance, de sorte que plusieurs journaux indépendants survivent de peine et de misère.

Bénéfice en baisse

À son quatrième trimestre, qui a pris fin le 31 octobre, Transcontinental a enregistré un bénéfice net de 8 millions $ (10 cents par action), en baisse de 82% par rapport aux 44,5 millions $ (55 cents par action) dégagés pendant la période correspondante de l'an dernier.

En excluant la dépréciation de 52,2 millions $ des écarts d'acquisition et des actifs incorporels, qui découle notamment de la cession des activités de Transcontinental au Mexique, le bénéfice net ajusté atteint 74 cents par action, contre 78 cents au quatrième trimestre de 2010.

Les analystes financiers tablaient en moyenne sur un bénéfice par action hors éléments exceptionnels de 63 cents.

Le chiffre d'affaires a reculé de trois pour cent pour s'établir à 537,5 millions $. Il faut dire que l'an dernier, les revenus de l'entreprise montréalaise avaient été gonflés par le contrat d'impression du recensement canadien.

Les revenus ont fléchi de 4,4% dans le secteur de l'impression et de 1,2% dans celui de l'interactif, mais ils ont crû de 2,5% dans la division des médias. La rentabilité du secteur de l'impression s'est améliorée grâce à la fermeture de cinq imprimeries moins performantes.

Pour l'ensemble de l'exercice, les profits nets ont atteint 77,8 millions $ (96 cents par action), en baisse de 53% par rapport aux 166,6 millions $ (2,06$ par action) engrangés pendant l'année précédente. Les revenus ont crû d'un pour cent pour atteindre 2,04 milliards $.

Les recettes tirées des «solutions numériques et interactives» ont frisé les 200 millions $ pendant l'exercice, contre 185 millions $ l'année précédente. L'entreprise vise toujours la barre des 300 millions $ d'ici la fin de 2013.

La rentabilité de ce secteur relativement nouveau a toutefois reculé au cours de l'exercice en raison des investissements effectués pour développer l'offre de produits.

«Je suis très fier de nos résultats de 2011, car nous avons réussi à accroître à la fois nos revenus et nos profits dans une industrie en profonde mutation», a déclaré M. Olivier.

Le dirigeant a reconnu que la popularité grandissante des tablettes et liseuses électroniques menaçait les revenus provenant de l'impression de livres, qui se chiffrent à environ 60 millions $ pour Transcontinental.

L'action de Transcontinental a perdu jeudi cinq pour cent, soit 58 cents, pour clôturer à 11,08$ à la Bourse de Toronto.