La Chine devrait surpasser le Royaume-Uni en tant que deuxième destination en importance des exportations du Québec l'année prochaine, après les États-Unis, alors que la demande pour les métaux de base continue d'alimenter la croissance du géant asiatique, a indiqué mardi Exportation et développement Canada (EDC).

Les exportations de la province devraient augmenter pour une troisième année consécutive, avec un gain de 7% en 2012, selon les projections de l'agence fédérale.

Ce rythme de croissance placerait le Québec derrière la Colombie-Britannique (13%), l'Ontario (10%) et la Nouvelle-Écosse (9%) et dans une égalité à trois avec le Manitoba et les Territoires, sur la moyenne nationale.

Les prix plus élevés pour l'or et les métaux de base, tels que l'aluminium et le minerai de fer, devraient permettre une autre bonne année dans ce secteur. L'activité minière est en essor, en grande partie grâce au Plan Nord du gouvernement provincial et au développement des projets de Malartic et de Sleeping Giant, a soutenu l'économiste en chef d'EDC, Peter Hall.

«Les livraisons de minerai de fer à la Chine sont une énorme portion (de cet essor), et elles ne sont pas prêtes de fondre», a-t-il noté.

La Chine profite du minerai en provenance du Québec pour élargir considérablement sa capacité de production d'acier.

La Chine représentait 13,6% de l'économie mondiale en 2010, alors que son économie progressait d'un peu plus de 10%. Les prévisions de croissance du pays pour les deux prochaines années sont de 9,3% et 8,8%.

Les exportations d'aluminium du Québec devraient être propulsées par les hausses de prix, mais la production sera tiède cette année et la suivante, avec une seule véritable progression à l'usine de transformation de Rio Tinto Alcan à Laterrière, au Saguenay, a indiqué M. Hall.

Le secteur de l'aéronautique devrait aussi être particulièrement performant en 2012, alors que les transporteurs reprennent leurs commandes à la suite de plusieurs années de conditions économiques plus difficiles.

M. Hall a affirmé que l'industrie vivrait un début de relance. «Le secteur de l'aéronautique, qui a souffert du plongeon de la demande et des reports de commandes durant la récession, commence à se réchauffer grâce à un raffermissement des commandes et à un arriéré croissant dans les carnets de commandes des fabricants», a-t-il souligné.

Parmi les bénéficiaires de cette relance figurent Bombardier, qui a signé récemment avec NetJets pour l'achat d'un maximum de 120 nouveaux appareils Global, et le fabricant de moteurs Pratt & Whitney Canada, tous deux établis à Montréal.

Le secteur des transports devrait croître de 23% - particulièrement en raison de la vigueur de l'aéronautique -, après avoir connu un déclin de 1% en 2011.

«Quiconque se trouve dans la chaîne d'approvisionnement sentira l'élan de cette croissance de 23% que l'on anticipe pour 2012», a mentionné l'économiste en chef.

Les exportations du Québec sont générées par quatre principaux secteurs, soit les biens industriels, avec 39% des exportations totales, la machinerie et l'équipement, à 13%, la foresterie, à également 13%, et puis les transports, comptant pour 12%.

Le Québec est le troisième plus important exportateur au Canada après l'Ontario et l'Alberta. Ses exportations de marchandises de 57,8 milliards représentent 15,4% du total au pays.

Après avoir crû de 2,6% en 2010, les exportations du Québec devraient augmenter de 4% en 2011.

EDC s'attend à ce que le secteur forestier dans la province connaisse une croissance de neuf pour cent en 2012 après deux années sans gains.

Bien que le nombre de nouveaux ménages américains bondisse de 1,4 million cette année, les mises en chantier connaissent seulement une augmentation d'entre 550 000 et 600 000 unités.

La plupart du bois du Québec est écoulé dans ses marchés traditionnels, comme les États-Unis, tandis que le bois de l'Ouest canadien prend de plus en plus la route de la Chine.

M. Hall s'attend aussi à ce que les occasions au Québec fassent gonfler les livraisons de produits de l'agriculture, tels que la viande et les produits laitiers. La taille croissante de la classe moyenne dans les pays émergents fait bondir la demande pour des produits alimentaires de qualité.

La hausse des exportations n'aura pas un effet immédiat sur la création d'emplois, qui tend à survenir seulement environ six mois après une telle relance, a toutefois souligné l'économiste en chef.