Tandis que la croissance américaine a été moins forte qu'initialement estimé au troisième trimestre, celle du Canada paraît jusqu'ici bien alignée pour surprendre à la hausse.

En septembre, la valeur des ventes des détaillants a bondi de 1% et, en volume, elles ont avancé de 0,6%, a révélé hier Statistique Canada.

L'agence fédérale a révisé aussi d'un cran à la hausse la valeur des ventes d'août, à 0,6%.

La part du lion de ce gain revient aux concessionnaires d'autos neuves et aux stations-service. «La confiance du consommateur canadien est assez forte pour l'inciter à se lancer dans de gros achats, note Jacques Marcil, économiste principal à la Banque TD. Manifestement, des taux d'intérêt exceptionnellement faibles y sont encore pour quelque chose.»

On observe des hausses dans tous les secteurs hormis les magasins de santé et de soins personnels de même que chez les magasins de meubles et d'accessoires de maison.

Les détaillants de toutes les provinces ont vu leurs ventes progresser, ceux du Québec, de 0,7%.

Gain élevé en septembre

Le gain de septembre, deux fois plus élevé que les attentes des experts, était le plus important depuis novembre 2010 et le cinquième au cours des six derniers mois.

«Les gains d'août et de septembre sont impressionnants, compte tenu du lot d'affreux développements sur la scène financière mondiale», note Douglas Porter, économiste en chef désigné chez BMO Marchés des capitaux.

Pour l'ensemble du trimestre, les ventes des détaillants ont progressé de 1,9% en rythme annualisé, ce qui est mieux que les 1,2% du deuxième trimestre marqué par un étonnant recul de 0,4% du produit intérieur brut réel (PIB).

Avec le redressement des exportations durant l'été, la croissance annualisée du PIB aura sans doute été de 3% à 3,2%, de juillet à septembre, à la lumière des indicateurs économiques publiés jusqu'ici. On en aura le coeur net aujourd'hui.

Deux éléments indiquent que l'économie a conservé un certain tonus. Sur le plan de la consommation, la poussée des ventes des détaillants en septembre a fait commencer le dernier trimestre avec un certain élan. «Même s'il n'y avait aucune progression des ventes d'octobre à décembre, les volumes des ventes au détail auront quand même augmenté de 1,9%», estime Matthieu Arseneau, économiste à la Banque Nationale.

Autre facteur à considérer: le recul du dollar canadien qui incite moins les Canadiens à traverser la frontière pour magasiner. Hier, le huard s'échangeait contre 96,45 cents US alors qu'il a volé au-dessus de la parité durant les trois premiers trimestres. C'est l'instabilité européenne qui dope momentanément le billet vert.

États-Unis

Le Bureau of Economic Analysis a pour sa part révisé sa première estimation de la variation du PIB américain au troisième trimestre. Il la ramène de 2,55% à 2,0%, ce qui en fait néanmoins le meilleur de 2011.

La baisse de l'estimation s'explique avant tout par un déstockage plus prononcé des entreprises qu'initialement estimé, de l'ordre de 14 milliards.

Cela peut être de bon augure pour les fournisseurs canadiens des sociétés américaines qui ont vu leurs ventes, tant au détail qu'à l'exportation, progresser en octobre.