Le groupe internet Google (GOOG) a une nouvelle fois fois rassuré le marché jeudi soir en publiant un bénéfice net de 2,73 milliards de dollars, en hausse de 26% sur un an et dépassant les attentes.

Rapporté au nombre d'actions et hors éléments exceptionnels, le bénéfice revient à 9,72 dollars, bien au-delà des 8,74 dollars qu'attendaient les analystes. Le chiffre d'affaires hors commissions reversées aux sites partenaires revient à 7,51 milliards de dollars, alors que les analystes avaient tablé sur 7,19 milliards de dollars.

Le directeur général Larry Page s'est réjoui d'une progression de 33% du chiffre d'affaires total, qui selon l'analyste Scott Devitt, de Morgan Stanley, «révèle la solidité du secteur» internet.

Même en Europe de l'Ouest, où la situation économique pèse sur les résultats d'autres groupes internationaux, Google a vu de la «mollesse» relative, mais sans «faiblesse», a fait valoir le groupe.

Les sites appartenant à Google (YouTube, Gmail etc) ont vu leurs recettes bondir de 39% sur un an à 6,74 milliards de dollars, soit 69% des recettes totales du groupe, alors que celles des sites partenaires ont vu leurs recettes progresser de seulement 18% à 2,60 milliards de dollars.

Toutefois le bond des sites Google s'explique partiellement par l'acquisition de la société ITA, spécialisée dans les données sur les transports aériens.

L'action, qui avait fléchi ces derniers mois, bondissait de 6,55% à 595,63 dollars dans les échanges électroniques après la clôture de la Bourse de New York.

Le groupe a précisé qu'il avait augmenté ses effectifs de 9% depuis trois mois, pour les porter à plus de 31.000 employés, mais M. Page a laissé entendre que la fringale d'embauches était terminée. «Nous sommes à la limite de ce qui est gérable» en termes d'effectifs, a-t-il dit, et «nous gérons toujours nos affaires très prudemment».

Les dépenses d'exploitation ont logiquement augmenté, pour représenter désormais 34% du chiffre d'affaires, soit une progression d'un point par rapport au printemps et de quatre points par rapport à l'été 2010.

Côté stratégie, le groupe est resté très discret, alors qu'il disposait d'un total de 42,6 milliards de dollars liquidités au 30 septembre.

Deux mois après l'annonce de l'achat du fabricant de téléphones portables Motorola Mobility pour 12,5 milliards de dollars, Google a seulement indiqué se préparer à «continuer à faire d'importantes dépenses d'investissement».

M. Page, qui a repris les rênes du groupe en avril, a indiqué que le groupe était toujours en phase de recentrage de ses activités, avec l'abandon durant le trimestre de 20 projets jugés secondaires par rapport à sa stratégie globale.

Interrogé sur les multiples procès pour violation de brevets qui visent les appareils nomades utilisant le système d'exploitation Android conçu par Google, M. Page a assuré qu'il n'avait «pas vu de signe qu'ils soient efficaces».

«Notre stratégie se renforce même», a-t-il assuré, alors que Google et Samsung se préparent à présenter mercredi à Hong Kong la dernière version de ce système, baptisée Icecream Sandwich.

Selon M. Page, il s'est vendu 190 millions d'appareils Android entre juillet et septembre.

Enfin M. Page a confirmé l'importance stratégique accordée par Google à son outil de personnalisation du web, Google+, lancé en juin et ouvert au grand public en septembre. M. Page a annoncé que le seuil des 40 millions d'utilisateurs venait d'être dépassé pour ce système, censé permettre à Google de mieux résister à la concurrence de Facebook.

«Les gens se précipitent sur Google+ à un rythme incroyable, et nous ne faisons que commencer», a-t-il indiqué.

«Nous en sommes au tout début de ce que peut faire la technologie», a-t-il ajouté dans une téléconférence avec des analystes. «Les outils que nous utilisons auront une allure très différente dans cinq ans, et nous sommes en train de les intégrer à Google+».