L'action de Research In Motion a reculé de plus de 3% à Toronto à cause de problèmes techniques qui ont affecté des millions d'utilisateurs de BlackBerry dans le monde.

Les usagers des Amériques «peuvent subir des retards intermittents de services», a annoncé Research in Motion (RIM), alors que les problèmes ayant touché la veille l'Europe, le Proche-Orient, l'Asie, l'Afrique et une partie de l'Amérique du Sud n'étaient toujours pas réglés et faisaient l'objet de nombreux commentaires acerbes sur les réseaux sociaux.

À Toronto, le titre de RIM a reculaé de 3,46% (87 cents) à 24,27$. À New York l'action a perdé 2,17% (53 cents US) à 23,88 $ US au Nasdaq.

«Nous travaillons pour mettre fin à cette situation le plus vite possible», a ajouté la société dans un bref courriel, présentant ses excuses aux clients sans préciser la cause de ces nouvelles difficultés.

Les précédentes sont dues, selon RIM, à la défaillance d'un «commutateur de coeur du réseau» qui a causé des retards affectant la messagerie texte et le navigateur internet des usagers de BlackBerry en Europe, au Moyen-Orient, en Afrique, en Inde, au Brésil, au Chili et en Argentine.

C'est précisément la messagerie texte qui est le point fort de BlackBerry et la raison de l'attachement que lui témoignent ses abonnés.

Un commutateur de secours n'ayant pas repris le trafic comme prévu, «un gros encombrement de données s'est créé», avait expliqué Research in Motion.

À Londres, une porte-parole de RIM a reconnu que le groupe continuait à recevoir des plaintes d'usagers européens, se refusant néanmoins à préciser l'ampleur des difficultés et renvoyant au communiqué de la veille.

Ce dernier annonçait que la société «s'efforçait de rétablir le service le plus rapidement possible».

Ces pannes se produisent à un mauvais moment pour le pionnier des smartphones, confronté à une progression rapide de ses principaux concurrents, l'iPhone d'Apple et les appareils fonctionnant avec le système Android de Google.

RIM, qui a perdu plus de la moitié de sa valeur en Bourse depuis le début de l'année, a vu sa chute s'accélérer ces dernières semaines après la publication de résultats en forte baisse, en raison de ventes décevantes de ses produits, dont la tablette PlayBook.

Le leader des actionnaires mécontents, la banque Jaguar Financial Corporation, a affirmé mardi qu'au moins 8% des porteurs de titres RIM souhaitait la vente de la société ou un changement à sa tête. Mais selon des analystes, des tels changements ne semblent pas plausibles à court terme, en tout cas pas avant la mise en route du nouveau système d'exploitation QNX attendue dans environ six mois.