Transcontinental (T.TCL.A) regroupera toutes ses activités numériques au sein d'une même filiale dès le 1er novembre. Une restructuration qui vise surtout à mettre la table pour l'avenir, puisque le secteur de l'impression génère encore la majeure partie des revenus du groupe montréalais.

«C'est important pour nous d'être dans l'interactif pour notre croissance et la pertinence de notre offre, mais la plupart de nos clients dépensent encore du 10 pour 1 en imprimerie par rapport ce qu'ils dépensent avec les nouveaux médias», a indiqué hier François Olivier, président et chef de la direction, en entrevue à La Presse Affaires.

Médias Transcontinental et Transcontinental Interactif seront fusionnés en une seule entité, tandis que le secteur de l'imprimerie sera inchangé. Ces changements visent surtout à simplifier la donne pour les clients du groupe, par exemple des détaillants qui achètent de la publicité dans des magazines de Transcontinental en plus d'utiliser ses services de marketing interactif.

«On avait des forces de vente séparées, les clients commençaient à ne plus s'y retrouver entre notre offre dans [le secteur] Médias et dans [le secteur] Interactif, a admis M. Olivier. Les deux essayaient de répondre aux mêmes tendances qui sont la mobilité et les médias sociaux.»

La nouvelle entité fusionnée - qui gardera le nom Médias Transcontinental - gérera toutes les facettes de l'offre numérique de la société, en plus de son secteur médiatique. Natalie Larivière, déjà présidente de Médias Transcontinental, gardera les rênes. Christian Trudeau, qui dirigeait le groupe interactif, quittera pour sa part l'entreprise à la fin du mois.

La nouvelle unité d'affaires comptera 4000 employés une fois que les 1000 travailleurs de l'ancienne division interactive auront été intégrés. François Olivier affirme qu'aucune mise à pied n'est prévue à la suite de la restructuration. Plusieurs postes sont même à pourvoir, a-t-il ajouté.

Les revenus que Transcontinental tire de ses activités numériques atteignent environ 175 millions de dollars, sur un chiffre d'affaires total de 2,1 milliards en 2010.

Impact minime

La restructuration annoncée hier n'aura pas d'impact significatif sur la conduite des affaires de Transcontinental, estiment deux analystes consultés par La Presse Affaires. «Il y a déjà eu beaucoup de réorganisations avec ce groupe interactif, qui est très petit au coeur de l'entreprise; c'est logique qu'ils fassent ce nouveau changement», a commenté Aravinda Galappatthige, de la firme Cannacord Capital.

Même si les derniers résultats de la société ont déçu les milieux financiers - le titre de Transcontinental a perdu près de 10% en une seule séance le 7 septembre -, l'analyste se montre optimiste pour les prochains trimestres. «Je pense que c'est une société très bien gérée. Il faut garder en tête qu'elle est dans un secteur très difficile, et dans ce contexte, elle fait très bonne figure.»

M. Galappatthige salue entre autres l'accord d'acquisition de six usines conclu avec l'imprimeur Quads/Graphics, qui devrait être finalisé d'ici Noël. François Olivier a d'ailleurs tenu hier à défendre la santé du secteur d'impression de Transcontinental, qui a eu mauvaise presse lorsque l'entreprise a annoncé 114 licenciements dans des imprimeries de Louiseville et Sherbrooke le mois dernier.

«Ça fait toujours beaucoup de bruit, a-t-il lancé. On peut créer 50 jobs dans l'interactif et faire trois communiqués, mais ça, on n'en parle pas.»

Le titre de Transcontinental a reculé de 2,4% hier à la Bourse de Toronto, à 10,66$, dans un marché en forte baisse. L'action a perdu 33% de sa valeur depuis le début de l'année, contre 16% pour l'indice S&P/TSX.